FACILE À UTILISER. Cédric Tranquard, Sylvie et Jean-Michel Guillemot. Les trois associés du Gaec Les Breeders utilisent à tour de rôle la mélangeuse-pailleuse.

 

 

 

1. GRANDE OUVERTURE. Pour faciliter l'écoulement de la paille, la turbine est fixée légèrement en contrebas d'une ouverture large, ménagée à l'arrière de la cuve.

2. REPRISE À LA FRAISE. La paille, comme les différents fourrages, sont repris à l'aide de la fraise. Ce mode de remplissage de la cuve s'avère plus rapide que le recours à un chargeur.

3. TOUT HYDRAULIQUE. Le moteur de 170 ch entraîne une batterie de pompes hydrauliques. Toutes les fonctions de la machine (avancement, reprise, mélange du fourrage, paillage...) sont animées par des moteurs hydrauliques.

4. PAILLAGE À GAUCHE. La trappe de distribution du fourrage, comme la turbine, déchargent le contenu de la cuve sur la gauche. Le chauffeur surveille ces opérations d'un simple regard à travers la vitre de la cabine ou dans le rétroviseur.

L'option n'existait pas chez certains constructeurs. Elle s'avérait trop chère chez d'autres. Ou le diamètre de la turbine et la puissance de son moteur hydraulique étaient jugés insuffisants par les associés du Gaec Les Breeders. Aux Nouillers, dans la Charente-Maritime, Jean-Michel Guillemot, son épouse Sylvie et Cédric Tranquard ont donc acheté une mélangeuse automotrice Faresin sans dispositif de paillage. Ils se sont ensuite attelés à adapter dessus une turbine empruntée à une pailleuse portée. «C'est pour cette raison que nous avons commandé une mélangeuse à vis verticale, dont la cuve comporte deux trappes: une à l'avant gauche, pour distribuer les fourrages et une à l'arrière, pour alimenter la pailleuse», indique Jean-Michel Guillemot. Sur les machines qui en sont munies, cette trappe arrière débouche en principe sur un tapis de distribution droite-gauche. Un support a été soudé en face de cette sortie pour fixer la turbine de paillage, un modèle de grand diamètre (1,80 mètre), fabriqué par les établissements Calvet, dans l'Aveyron. La turbine tourne à 540 tours par minute, entraînée par un moteur hydraulique et un réducteur. Pour alimenter le moteur, un circuit a été monté en dérivation sur celui de la fraise de dessilage. Une vanne trois voies à commande électrique oriente le flux d'huile (180 litres par minute à 360 bars) vers la fraise ou bien vers la turbine. Ces deux organes bénéficient de l'inversion du sens de rotation en cas de bourrage.

Paillage jusqu'à 18 mètres

«Tout compris, l'adaptation est revenue à 4.500 euros, précise Jean-Michel Guillemot. En plus des deux mélanges quotidiens, la cuve de 17 m3 peut être remplie d'environ 500 kilogrammes de paille. Avec la fraise de dessilage, il ne faut pas plus d'une minute pour charger une grosse balle carrée d'environ 400 kg ou une balle ronde de 1,80 mètre de diamètre et trois ou quatre minutes pour les étaler. La paille se trouve légèrement coupée par la fraise, puis par les couteaux de la vis verticale. Elle passe donc aisément dans la turbine et va jusqu'à 15 mètres de distance, aussi bien sur les aires paillées que dans les logettes. La configuration de nos bâtiments ne nous le demande pas, mais je pense qu'il serait possible d'envoyer la paille jusqu'à 18 mètres.» L'adaptation de la pailleuse visait à rentabiliser l'investissement dans l'automotrice. Pari tenu: sur cet élevage de 120 vaches laitières, la machine totalise déjà 900 heures au compteur au bout d'un an de service.

 

Une option de plus en plus courante

C'est le constructeur italien Seko qui, en 1997, a lancé la première turbine de paillage adaptée sur une remorque mélangeuse à vis horizontales. Cette option se retrouve aujourd'hui chez plusieurs constructeurs. Ils la proposent le plus souvent sur des machines à vis verticale, tractées ou automotrices. Pour être efficaces, ces turbines demandent un débit et une pression hydrauliques assez conséquents. De même, leur diamètre doit être suffisant afin d'apporter une certaine inertie qui empêchera les bourrages et permettra de pulser la paille sur une distance correcte. La réalisation du Gaec Les Breeders montre que l'adaptation d'une soufflerie est envisageable sur une machine qui n'en était pas équipée d'origine. Pour les cuves non prédisposées, il sera nécessaire au préalable de découper une ouverture et d'ajouter une porte à guillotine.