1. 100% ENRUBANNAGE - Lors de la dernière campagne, Hubert Bitault et son employé, Grégory Wiatr, ont effectué toute leur récolte d'herbe avec un combiné presse-enrubanneuse.

 

2. TRANSFERT DE LA BALLE - A sa sortie de la presse, la balle est acheminée par un tapis convoyeur jusqu'à la table d'enrubannage.

3. EVACUATION DE LA BOTTE - Après l'enrubannage, la balle est éjectée par un dispositif constitué d'un bras qui la fait pivoter sur la face plane, puis d'un deuxième bras qui la ralentit avec succès sur le plat mais de façon plus délicate en dévers.

«Etre seul pour effectuer les chantiers de fenaison, c'est très stressant, confie Hubert Bitault, éleveur de charolaises à Oulon, dans la Nièvre. Cette expérience passagère m'a incité à me lancer dans l'enrubannage et à investir dans un combiné presse-enrubanneuse.» L'exploitant a acheté un Combi Pack avec lequel il a réalisé la dernière campagne de récolte d'herbe. Ce combiné regroupe une presse à chambre variable et un dispositif d'enrubannage. «Deux raisons majeures ont motivé l'achat de mon Combi Pack, explique Hubert Bitault. Mon principal objectif est, à moyen terme, d'améliorer les performances de mon troupeau. Le fourrage vert et l'intensification fourragère avec des fauches d'interculture me semblaient être des voies pour y parvenir sur mon exploitation, détaille-t-il. De plus, je ne voulais plus être dépendant de la main-d'oeuvre ou de la météo, et trouver une organisation plus simple pour la récolte de l'herbe. Je suis donc passé, sans transition, du foin au cent pour cent enrubannage. Un pari osé!» Lors de l'achat de son combiné, cet éleveur s'est intéressé aux presses équipées de chaînes et barrettes car il avait le sentiment que c'était plus adapté à la récolte de l'herbe en vert. La presse de son Combi Pack est, de plus, équipée d'un dispositif de sélection des couteaux qui lui permet de jouer sur la densité et la tenue de la balle en modulant le nombre de couteaux en action.

Limiter la main-d'oeuvre

 

«La prise en main du combiné a été difficile, avoue Hubert Bitault. Surtout pour la presse, car je changeais de marque. J'ai dû m'habituer à redémarrer doucement après chaque balle du fait du dispositif à chaînes et barrettes. Le graissage automatique n'est pas satisfaisant, précise-t-il. Le système a été bricolé pour le rendre plus performant. Je trouve également la largeur du pick-up, 1,95 mètre, trop juste»,mentionne-t-il.

 

«Mais j'apprécie particulièrement la succession des automatismes depuis l'évacuation de la balle jusqu'à l'enrubannage», ajoute-t-il. A la sortie de la presse, la balle est prise en charge par un tapis convoyeur qui l'élève jusqu'au support d'enrubannage. Cette phase de transfert est le point sensible du combiné: les dévers peuvent, en effet, générer un mauvais placement latéral de la balle, voire sa déformation. Quand la balle est correctement positionnée au niveau de la table d'enrubannage à barrettes, la dépose du film s'amorce alors et est effectuée par deux bras. La botte est enfin évacuée par un dispositif qui la dépose au sol sur sa face plane. Tout cet enchaînement se contrôle depuis la cabine et toutes les opérations peuvent être gérées en manuel si nécessaire. Un seul tracteur et un seul chauffeur suffisent donc aux opérations de pressage et d'enrubannage.

«Cet équipement est surdimensionné par rapport à la taille de mon exploitation, mais j'ai mené ma réflexion dans une logique globale, explique Hubert Bitault. Ce système me permet d'économiser une faneuse et un tracteur affecté aux chantiers de foin, que j'aurais dû renouveler sinon. Le stockage de l'enrubanné est moins contraignant que celui du foin et j'utilise moins de tourteaux dans les rations. J'ai calculé que le coût par hectare de ce combiné sur sept ans n'était pas plus élevé que le montant des prestations d'un entrepreneur, détaille-t-il. Je pense réellement que cette solution est très attirante pour les éleveurs seuls.»

Groupeur de balles

Durant sa première campagne, Hubert Bitault a réalisé 1.800 balles de fourrage vert et pas une seule botte de foin! «Jachère, deuxième coupe… j'ai testé le combiné sur toutes mes parcelles, avoue Hubert Bitault. Ce sont principalement des prairies naturelles, ajoute-t-il. Pour les campagnes à venir, mon objectif est de 700 bottes par an, ce qui correspond à mon besoin réel. Je trouve l'ensemble presse et enrubanneuse très encombrant et je préférerais pouvoir les désaccoupler pour la paille, déclare l'éleveur. Mais c'est vrai que le dispositif peut être appréciable sur ce type de chantier, car il permet de regrouper les balles.» Hubert Bitault a été surpris par la grande variabilité rencontrée en termes de qualité du fourrage. Devant cette grande disparité, il avoue être intéressé par un dispositif de marquage des balles auseind'unemême parcelle, et ce afin de pouvoir mieux affecter son fourrage en fonction des besoins de son troupeau.

 

«Un chauffeur expérimenté pour les pentes»

«Sur le plat, le transfert entre la presse et l'enrubanneuse par tapis convoyeur est impeccable, confie Hubert Bitault. Mais quand on prend la pente de travers, la balle n'est pas toujours correctement acheminée et les ennuis commencent ! Cela m'est arrivé à plusieurs reprises et il faut un certain temps pour dégager le dispositif. Je recommande donc d'être très vigilant dans les dévers et de travailler dans le sens de la pente. Le système de dépose au sol en mode automatique fonctionne bien. Il permet de placer la botte enrubannée sur sa face plane. La balle vient buter sur un premier bras qui la fait pivoter puis un second bras qui la stoppe. Mais, en pente, ce système est réservé à un chauffeur averti. Il est souvent nécessaire de recourir au mode manuel pour mieux contrôler le moment d'évacuation et éviter que la pente, la vitesse et le poids n'entraînent la balle plus que nécessaire!»