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1. Faucheuses-conditionneuses portées

Dans l'ombre des grandes automotrices de récolte, les faucheuses-conditionneuses ont elles aussi réalisé leur révolution technologique au cours des cinq dernières années. S'il reste quelques modèles simples au catalogue de certains constructeurs, la plupart des machines de plus de 2,40 mètres de large regorgent maintenant d'hydraulique. La première application est bien entendu la mise en position de transport que de nombreux chauffeurs apprécient de faire sans descendre de la cabine. Cette solution se révèle d'autant plus indispensable pour travailler avec plusieurs machines en combinaison. La suspension du groupe de fauche est un autre domaine où l'hydraulique fait une incursion, mais avec un succès plus limité.

Simplifier les fourrières

L'une des applications hydrauliques qui a le vent en poupe est le circuit de relevage du groupe de fauche indépendamment de la machine. Arrivé en fourrière, le chauffeur se contente de relever le lamier avec une commande de distributeur pour enjamber l'andain au lieu de lever toute la machine avec le relevage trois points. Le chauffeur est gagnant sur plusieurs tableaux puisqu'il ne perd pas ses réglages de hauteur et surtout qu'il évite au cardan de claquer, comme c'est le cas avec le relevage très haut par le trois points. Comme seul le groupe de fauche est levé, l'angle du cardan reste constant et la mécanique est préservée.<br/>Parallèlement à ces évolutions, la tendance actuelle est à la multiplication des combinaisons de deux ou trois faucheuses pour atteindre des largeurs de travail de 8 à 12 mètres. Bien que très présentes dans les salons agricoles, ces solutions sont encore peu utilisées dans les champs car elles nécessitent de grosses structures pour être rentables.

2. Faucheuses-conditionneuses traînées

Les faucheuses-conditionneuses traînées sont actuellement à la recherche d'un second souffle. Concurrencées, en moins de 3 mètres, par le regain d'intérêt envers les machines portées, elles souffrent de la comparaison avec les grandes combinaisons sur les modèles à gros débit. Elles restent cependant une solution incontournable pour obtenir un bon rendement de chantier tout en utilisant un tracteur de moyenne puissance.

L'objectif est donc de faucher le plus vite possible tout en améliorant la qualité du fourrage ramassé et en limitant les mélanges avec de la poussière et de la terre, sources de contamination par les butyriques.

La suspension 3 D se généralise

Afin de rouler plus vite sans s'exposer à une grosse casse en cas de collision, les constructeurs ont concentré leurs efforts sur le développement de suspensions efficaces. La technique en vogue est le montage du lamier indépendamment du châssis principal. En cas d'obstacle, la barre de coupe peut donc osciller dans les trois dimensions, tandis que le cadre de la machine reste fixe. L'adoption d'une telle suspension oblige à monter un système de maintien de la pression au sol renforcé pour éviter le pianotage. Des gros ressorts assurent généralement cette fonction.

Timon central en vogue

Les machines à timon central, qui permettent de travailler en aller-retour au lieu de faucher en rond, se développent assez rapidement et chaque constructeur possède désormais une ou deux versions à son catalogue. Plus chères à l'achat, elles peuvent se rentabiliser sur le long terme, notamment avec la réduction de la consommation qu'elles entraînent en limitant le nombre de fourrières.

3.. Faucheuses frontales

Attention: confort de travail incomparable! Faucher en regardant devant soi plutôt que d'être retourné en permanence est un luxe qui se démocratise. Tous les constructeurs proposent maintenant une ou deux largeurs de travail en configuration frontale. Leur principale difficulté est de maintenir la pression au sol constante et d'éviter de planter la barre de coupe dans le premier obstacle. En effet, le principe du châssis poussé reste très sensible à «l'effet pioche».

Les techniques pour suspendre le lamier diffèrent d'un constructeur à l'autre mais tous utilisent le principe du parallélogramme et de la suspension en 3 D ou du châssis tiré pour parvenir à leurs fins. Idéalement, le groupe de fauche recule et se soulève au passage d'une butte et doit s'abaisser à l'avant dans les passages en creux.

Un tracteur mieux équipé

Le principal obstacle au développement de la faucheuse frontale reste la nécessité de disposer d'un relevage et d'une prise de force avant sur le tracteur. Ces accessoires sont rarement présents sur les engins d'éleveurs munis d'un chargeur frontal. De plus, ceux qui franchissent le pas et s'offrent un relevage avant font souvent l'impasse sur la prise de force. <br/>Lors des démonstrations, les constructeurs présentent leurs faucheuses frontales en combinaison avec une ou deux faucheuses arrière et obtiennent ainsi des largeurs de travail de plus de 8 mètres. Une fois de plus, la contrainte se situe au niveau du tracteur qui ne peut plus être le simple valet de ferme de 90 ch mais doit afficher au moins 150 ch. Certains éleveurs préfèrent valoriser la faucheuse frontale avec une faneuse ou encore une presse à l'arrière et ainsi privilégier la réduction du nombre de passages sur l'augmentation de la largeur de travail.