En tournesol, les solutions de désherbage ne sont pas nombreuses pour combattre certaines adventices difficiles. «La binette est presque le seul moyen pour lutter contre le xanthium et le tournesol sauvage», explique Frank Duroueix, ingénieur dans le Sud-Ouest au Cetiom. Pour l'ambroisie, Ammi majus, le bident tripartite et Datura, un désherbage chimique est conseillé en prélevée sur un sol frais suivi d'un binage en postlevée au stade jeune des adventices.
Juste après la récolte, un déchaumage suivi d'un rappuyage augmentera la germination du faux semis. Ces mauvaises herbes difficiles pourront être éliminées par un désherbage total (glyphosate ou sulfosate) en septembre. Au semis, l'implantation homogène du tournesol sera défavorable aux adventices (bident et Datura surtout) par effet de couverture et d'étouffement.
AMBROISIE À FEUILLES D'ARMOISE: attention aux conditions d'applications
Les fleurs de cette annuelle, qui mesure de 20 à 90 cm, forment des grappes denses. Véritable fléau dans la vallée du Rhône, l'ambroisie est aussi préoccupante dans le sud-ouest et l'est de la France. Il faut privilégier le programme à base de Nikeyl (4 l/ha en postsemis/prélevée) ou de trifluraline (2,5 l/ha en présemis) suivie en postsemis de Nikeyl à 3,5 l/ha en faisant attention aux conditions d'application (l'efficacité varie de 30 à 95%).
AMMI MAJUS: Novall, une bonne solution
Fréquent sur les sols argilo-calcaires du Sud-Ouest, Ammi majus, dont la fleur ressemble à celle de la carotte sauvage, peut mesurer de 30 à 100 cm. Novall permet un bon contrôle de cette ombellifère ainsi que des graminées à une dose de 1,5 l/ha en postsemis/prélevée. Pour un plus large spectre, Novall peut être utilisé en programme (1 à 1,5 l/ha selon la pression d'Ammi majus) avec Challenge (2 à 3 l/ha) toujours en postsemis/prélevée.
BIDENT TRIPARTITE: compléter par le binage
Assez fréquent dans les bas-fonds, près des cours d'eau, le bident tripartite est bien implanté dans le Val de Saône, en Isère et tout le Sud. Le programme trifluraline (2,5 l/ha) puis Novall (1,5 l/ha) associé à Nikeyl (3,5 l/ha) en postsemis/prélevée est à privilégier, même si l'efficacité varie de 30 à 90% selon les conditions d'application. Le binage complètera la lutte au stade développé du bident.
DATURA: bonne efficacité de Racer
La fleur de Datura, en forme d'entonnoir, est caractéristique. Cette annuelle, pouvant atteindre 1,20 m, est fréquente sur boulbènes et alluvions de tout le Sud. Les stratégies à base de Racer offrent de bons résultats. De 3 l/ha s'il est utilisé seul (sauf en sol filtrant à 2,5 l/ha car il peut manquer de sélectivité), la dose passe à 2-2,5 l/ha en association avec de la trifluraline (2,5 l/ha).
XANTHIUM STRUMARIUM: gestion pendant l'interculture
Le xanthium (ou lampourde à gros fruits) est fréquent dans les sols argilo-calcaires du Sud-Ouest et présent dans le Sud-Est. La hauteur de cette annuelle très ramifiée varie de 15 à 80 cm. Très nuisible, cette espèce condamne parfois la culture du tournesol. Il n'y a pas de solution chimique. En cas de semis tardif, les xanthiums déjà levés peuvent être détruits grâce à un désherbage total avant ou au moment du semis, mais le meilleur moyen reste la gestion pendant l'interculture.
Tournesol sauvage, une progression dangereuseDépassant souvent les 2 mètres, les tournesols sauvages se distinguent par un port buissonnant et de nombreux petits capitules. Ils progressent surtout dans le Sud-Ouest et ponctuellement dans la Charente-Maritime et la Vienne. Les pertes de rendement peuvent atteindre plus de 50% et la teneur en acide oléique chute. Il n'y a pas de solution chimique à ce jour. Donc, pour éviter la dissémination de cette adventice, seuls l'épuration manuelle et le binage sont efficaces. Sinon, la seule alternative sera d'arrêter la culture pendant quelques années. |