Ces dernières années, l'Opac du Loir-et-Cher (1) a progressivement remplacé ses vieilles chaudières au fioul par des installations au gaz.

Partout sauf à Droué, dans le nord du département, car la commune n'est pas reliée au gaz. Pour les trente-huit logements sociaux gérés par l'Opac à Droué, le choix s'est porté sur le granulé de paille, une première en France.

Pourquoi la paille? «Il s'agit d'une ressource très abondante sur ce territoire voisin de la Beauce et la paille présente un fort pouvoir calorifique», répond Pascal Renoux, directeur de l'Opac 41.

Pourquoi du granulé? «Il se comporte comme un fluide facile à transporter et à stocker», indique sa collaboratrice Virginie Bréhier.

La chaudière qui a été choisie est une Reka HKRST de 160 kW, entièrement automatisée et adossée à un silo de stockage de 40 m3. Du côté de la combustion, le pouvoir calorifique du granulé de paille est de 4.290 kWh/t sur le brut, soit 3% de mieux que la paille en balle mais 10% de moins que le granulé de bois. Le taux de cendre est de 5,6% (de 0,5 à 3% pour le granulé de bois).

Un potentiel de 5.000 à 10.000 tonnes

Les 70 tonnes de granulés de paille nécessaires pour une saison de chauffe sont fournis par le groupe coopératif local Agralys. Actuellement, la production est sous-traitée auprès de Sodem, une entreprise située près de Dreux (Eure-et-Loir). Toutefois, le groupe envisage de reconvertir une ligne de production de son usine d'aliments de Bonneval (Eure-et-Loir) pour ce produit. Une étude de marché a montré qu'un potentiel de 5.000 à 10.000 tonnes existait dans un rayon de 150 km autour de l'usine.

Le granulé est vendu 140 euros/t à l'Opac. En tenant compte des coûts de maintenance, le coût du kWh utile revient à 0,055 euro, soit 40% de moins qu'avec le fioul. Une économie en partie répercutée sur la facture du locataire. La paille est achetée 20 euros/t à l'agriculteur, un prix qui couvre tout juste la valeur fertilisante.

«Avec les cours actuels des céréales, le chiffre d'affaires représenté par la paille est anecdotique pour le producteur», estime Jean-François Loiseau, vice-président d'Agralys. «Même lorsqu'il vend sa paille à un éleveur, le céréalier ne cherche jamais à faire un gros bénéfice», ajoute Gilles Goussault, président de la fédération régionale des coopératives agricoles.

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(1) L'Office public d'aménagement et de construction du Loir-et-Cher gère quelque 9.000 logements sociaux répartis dans 69 communes.