Quels objectifs pour une politique agricole dans une perspective 2013?» Voilà l'ambition des assises de l'agriculture, lancées le 5 septembre par Michel Barnier, pour préparer le bilan de santé de la Pac programmé en 2008. Pour y répondre, cinq thématiques ont été proposées sur les filières, l'alimentation, l'innovation, la pérennité des entreprises et l'équilibre écologique et économique des territoires. Sont invités à débattre les organisations agricoles (APCA, FNSEA, JA, Coordination rurale et Confédération paysanne), les représentants de la transformation et de la commercialisation des produits, des syndicats de salariés agricoles, des associations (écologistes et de consommateurs), mais aussi des experts scientifiques.

Le premier groupe de travail, sur la nouvelle gouvernance des filières, s'est réuni le 28 septembre. Il doit identifier quels types de mesures renforceraient l'efficacité en termes d'organisation des filières (interprofessions, organisations de producteurs, etc.) et de prévention des risques. « Il ne faut pas en attendre grand-chose, regrette François Lucas, président de la Coordination rurale, à la sortie de la réunion. Nous retrouvons les contraintes du Grenelle de l'environnement: la certification, la contractualisation, la mise en filière systématique et l'absence de l'agriculteur en tant que personne physique.» Le second groupe de travail, consacré à l'alimentation, s'est réuni lundi. « Nous avons beaucoup parlé de l'éducation des enfants à une nourriture équilibrée, s'enthousiasme Karen Serres, de la FNSEA. Il nous a été proposé que l'Etat prenne en charge l'achat de fruits pour les distribuer gratuitement dans les écoles.»

Discussions encadrées

Alors que le Grenelle propose 20 % de produits bio en restauration collective d'ici à 2012, il n'en a pas été question ici. « Les scientifiques présents l'ont confirmé : le bio est un choix plus politique que nutritionnel. » Il a aussi été proposé d'harmoniser les normes sanitaires des produits importés. Les discussions sont très encadrées. Les participants témoignent être là pour donner leur avis, mais le résultat est déjà écrit. D'ailleurs, on ne parle plus de « politique agricole » mais de « politique alimentaire, agricole et rurale ». Les feuilles de route de chaque groupe de travail passent étrangement sous silence la Pac et l'OMC.