Le Gaec Le Bac, à Coëx (Vendée), possède un aplatisseur à céréales fixe. «Cela nous permet de réaliser l'aplatissage à la demande», rapporte Luc Cantin, l'un des associés. Le stockage des céréales entières s'effectue dans des silos à proximité pour limiter le transport.
En 1994, le Gaec a fait appel à un entrepreneur pour réaliser l'aplatissage de maïs humide et un silo taupe. La mise en boudin a débuté en 1996, toujours avec une ETA. En 2005, la Cuma Casse-Graine, qui compte vingt adhérents dont le Gaec Le Bac, a investi dans un aplatisseur EMA Murska et dans un aplatisseur-boudineuse EMA Murska 700 S2 HD. Lors de la première année d'utilisation, 12.000 quintaux ont été travaillés, dont 50% par l'aplatisseur-boudineuse. Le Gaec Le Bac aplatit 600 quintaux de céréales et 900 quintaux de maïs humide.
L'aplatisseur sous la trémie
L'aplatisseur-boudineuse est semi-porté et se fixe sur les bras de relevage du tracteur. Il est constitué d'une trémie de 2.700 litres dont l'un des côtés est rallongé afin de benner à l'intérieur avec des godets de grande largeur. En fond de trémie se trouve une grille qui va empêcher les gros corps étrangers de se retrouver dans l'aplatisseur au risque de détériorer le matériel. Au niveau de la trappe d'ouverture, on trouve une série d'aimants qui retiennent les matières métalliques. Le groupe aplatisseur se situe directement sous la trémie. L'entrée de la matière dans l'aplatisseur est gérée par l'ouverture d'une trappe réglable sur le côté de la machine grâce à une poignée graduée.
L'aplatissage du grain est assuré par deux rouleaux crantés de 300 mm de diamètre et 700 mm de long. Le contrôle de leur écartement s'effectue par une pompe hydraulique manuelle également située sur le côté de la machine. Ce système de réglage comprend une sécurité qui autorise l'écartement instantané des rouleaux en cas de bourrage ou de passage d'un corps étranger. Ce serrage des rouleaux peut être peaufiné par une vis sans fin montée sur un excentrique. «Le regroupement des commandes de réglages sur le côté droit de la machine facilite le travail», affirme Luc Cantin.
Tassement à souhait
La mise en boudin est réalisée directement après l'aplatissage. Le film plastique est stocké à l'arrière de la machine sur un portique formant un demi-cercle. Le transport de la matière dans le boudin s'effectue par une vis sans fin. Le tassement s'obtient grâce au freinage de l'essieu de l'aplatisseur-boudineuse. «La vis sans fin de transport tasse le produit. La force de tassement est contrôlable en jouant sur la pression hydraulique de freinage de l'essieu grâce à une commande manuelle», ajoute Luc Cantin. Un tracteur de 90 ch est nécessaire pour entraîner l'aplatisseur-boudineuse.
«L'avancement de l'ensemble tracteur et aplatisseur-boudineuse se fait grâce à la pression de tassement du produit», affirme Luc Cantin. En céréale, la mise en boudin a un rendement de 15 tonnes par heure et peut atteindre 20 t/h en maïs humide. La densité des boudins varie de 1 à 1,3 tonne par mètre linéaire. «Nous réalisons 13 mètres de boudin par heure», certifie Luc Cantin.
Un boudin sous vide
Pour éviter une densité trop forte entraînant la déchirure du boudin, le film plastique dispose de témoins de couleur dont l'étirement ne doit pas dépasser une certaine longueur pour garder une résistance au déchirement suffisante.
La forte compression de la matière à l'intérieur du film plastique entraîne une sortie de l'air. «On peut considérer que l'intérieur du boudin est sous vide, bien que la boudineuse ne possède aucun système d'aspiration d'air», compléte Luc Cantin. L'absence d'air empêche la dégradation de l'aliment. Les boudins non entamés, ou alors bien refermés, peuvent être conservés plusieurs années.
Le Gaec Le Bac réalise un stockage de son maïs humide aplati dans des silos en dur. Ceux-ci font 60 cm de haut sur 4 m de large. Un boudin de 1,50 m de diamètre ne permet pas la reprise au godet, l'agriculteur doit donc charger l'aliment à la pelle. «Si l'extraction du grain en boudin ne demande pas trop d'effort, celle du maïs humide est plus difficile car il est plus tassé», confie Luc Cantin. Le stockage en boudin ne nécessite pas d'engagement économique et il permet une plus grande modularité des quantités stockées. «Avec du maïs irrigué, les quantités récoltées sont sensiblement les mêmes d'une année sur l'autre, ce qui n'est pas le cas en culture traditionnelle», poursuit Luc Cantin.
Au chapitre du coût, l'utilisation de l'aplatisseur-boudineuse revient au même prix que le stockage en silo avec un amortissement sur dix ans.
Autre utilisationEn changeant la cloche de l'aplatisseur-boudineuse, il est possible de stocker une céréale entière. Il suffit de desserrer les rouleaux aplatisseurs au maximum. L'intérêt de cette technique, outre l'absence d'infrastructure fixe, est le stockage sans air. En effet, même si le grain n'est pas tout à fait sec, il n'y a pas démarrage de fermentation. L'importateur CGAO propose une machine spéciale pour récupérer le grain stocké en boudin sans intervention manuelle. |