«L'huile végétale pure est une chance pour notre agriculture, c'est l'assurance que la valeur ajoutée reste sur le territoire», a déclaré Jérôme Cahuzac. Le maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) expérimente depuis quinze mois l'utilisation de HVP de tournesol comme carburant dans une dizaine de camions-bennes à ordure de la communauté villeneuvoise.
Toutefois, il se heurte à divers obstacles d'ordre juridique (la légalité estmise en doute par les pouvoirs publics), technique (à propos des garanties constructeur) et fiscal. Le dispositif fiscal récemment applicable à l'HVP (taxation de 16,69 centimes d'euro et TVA à 19,6% au lieu de 5,5 %) a pour effet de rendre ce biocarburant plus cher que le gazole. «La première conséquence est d'amputer la marge. On ne peut pas payer un carburant plus cher car il est propre», a déploré JérômeCahuzac. Anne Lapeyrouse, députée européenne et élue du Tarn, convenait que, sans encouragement, la filièrene décollerait pas, tout en incitant à la prudence: «L'HVP n'est pas la solution miracle, il faut rester attentif aux équilibres entre les énergies renouvelables.»
Pourtant, l'HVP ne manque pas d'atouts. «Ce biocarburant présente le meilleur bilan énergétique et offre des perspectives aux agriculteurs», a précisé Alain Juste, de l'Institut français des HVP. «A condition que l'on n'entrave pas les initiatives », a conclu JérômeCahuzac.
De bons résultats
Le bilan d'une année d'expérimentation d'utilisation de HVP dans les camions-bennes de la communauté de communes villeneuvoise donne de bons résultats: aucune panne ni détérioration de la mécanique, baisse générale des émissions polluantes et moteurs moins bruyants et avec plus de reprise selon les commentaires des chauffeurs.