Si la bancassurance est à la mode, seul le Crédit agricole est vraiment entré dans la course de l'assurance professionnelle des agriculteurs. Depuis 2001, quatre ans avant la mise en place de l'assurance récolte, il propose des contrats multirisques pour les exploitations. La banque verte en assurerait plus de 40 000. Une offensive sur les plates-bandes de Groupama qui aurait eu pour résultat de faire baisser les prix.
Le Crédit agricole offre ainsi une année et demie de cotisations sur cinq ans à ses clients nouvellement installés. Avec des produits que la concurrence reconnaît « bien ficelés » : « Nous avons voulu des garanties de base les plus larges possibles, des contrats rédigés en termes simples et des modes d'indemnisation clairs », explique-t-on au Crédit agricole. Pour l'occasion, la banque a formé et débauché chez la concurrence 450 conseillers dédiés à l'assurance. Comme les chargés d'affaires bancaires, ils vont sur le terrain pour réaliser les visites d'exploitations préalables à tout nouveau contrat.
Sécuriser les prêts
Du côté des autres banques présentes sur le marché de l'agriculture, l'effort a été plus mesuré. Ces dernières s'intéressent surtout aux assurances privées des exploitants. Outre sa santé ou sa retraite, le client agriculteur peut ainsi assurer sa maison d'habitation, ses véhicules privés et professionnels, parfois du matériel. Sa banque peut également lui proposer de sécuriser un nouvel emprunt en lui garantissant un revenu en cas de pépin de santé. « Lorsqu'un éleveur hors-sol nous sollicite pour financer un nouveau bâtiment, nous lui proposons une assurance décès-invalidité. Au-delà, il peut être intéressant pour lui de souscrire un contrat spécifique pour s'assurer un revenu en cas de pépin de santé n'entraînant pas d'invalidité mais qui l'empêcherait de travailler, explique-t-on au Crédit mutuel. L'idée est de sécuriser l'investissement tant pour l'assuré que pour sa banque. »