Est-ce conscient de l'urgence ou pour répondre aux attaques des socialistes pendant le Salon international de l'agriculture que Dominique Bussereau a livré les détails de son plan de soutien à la filière avicole un samedi ? Peu importe ! L'essentiel est que l'argent arrive rapidement sur les comptes bancaires. Et depuis le 3 mars, les préfets peuvent verser une avance de 1 000, voire 2 000 euros dans les cas les plus critiques, aux aviculteurs pour compenser la baisse d'activité qui a eu lieu entre le 1er novembre 2005 et le 30 avril 2006.

Les préfets aux commandes

Le ministère a délégué dans les régions 18 millions d'euros dont 4 pour les Pays de la Loire, 3,6 pour la Bretagne, 2,63 pour l'Aquitaine, 1,52 pour Midi-Pyrénées et 1,35 million pour Rhône-Alpes. Pour prétendre à l'aide, les éleveurs de volailles de chair doivent justifier d'un allongement des vides sanitaires d'au moins une semaine en standard et de deux semaines pour les productions sous signes de qualité. Ceux de reproducteurs et de volailles démarrées, d'une chute d'activité de 20 %.

Du côté des syndicats, la FNSEA et la Confédération française de l'aviculture « saluent ce premier geste cde l'Etats, tout en indiquant dès à présent qu'il ne sera pas suffisant ». Les deux organisations insistent sur la nécessité « d'envisager une prise en charge de la filière dans le temps et dans l'équité ». Un message que les pouvoirs publics semblent avoir entendu puisque Dominique Bussereau révélait le 7 mars que Dominique de Villepin pourrait annoncer une enveloppe complémentaire ce vendredi. De son côté, la Confédération paysanne redoute que la crise ne serve de « prétexte pour restructurer davantage » la filière. Les rumeurs d'un nouveau plan de cessation d'activité courent déjà.

 

Relancer la consommation

A la fin de mars, le ministère financera une campagne télévisée d'information d'un montant de 2 millions d'euros. Cette campagne suivra les promotions commerciales de la grande distribution. Promotions qui, selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, ont relancé les ventes : la chute de consommation ne serait plus que de 15 %, contre 25 à 30 % les semaines précédentes. « Il y a aussi un effet d'aubaine, note Thierry Desouches, chargé des relations extérieures de Système U. Des consommateurs en profitent pour remplir leur congélateur. » En revanche, les ventes ne redémarrent pas dans les petits commerces. Les régions ne sont pas en reste. Les Pays de la Loire, la Bretagne, le Centre, le Limousin, l'Aquitaine et le Poitou-Charentes ont décidé d'accorder 1 million d'euro pour la communication de la filière.