L'allongement de la durée des vides sanitaires entraîne une baisse des marges, notamment en poulet export et en dinde. Telles sont les premières tendances qui se dessinent après le dépouillement des résultats technico-économiques d'un échantillon d'aviculteurs (1) qui ont répondu à l'enquête avicole des chambres d'agriculture, réalisée chaque année dans le grand Ouest.

Stockage sur pied

L'allongement de la durée des vides s'est fait ressentir au début de l'année. Le poulet export a été touché de plein fouet par la fermeture des frontières en février, à la suite de la découverte d'un cas de grippe dans un élevage de l'Ain. Les vides ont atteint leur maximum au mois de mai : douze ou treize semaines, contre deux ou trois en période normale. « Il s'ensuit une nette diminution de la marge brute, qui peut atteindre 20 000 euros pour un élevage classique (3 200 m² de poulailler) », constate Christian Delabrosse, coordonnateur de l'enquête.

En dinde, si les résultats techniques s'étaient améliorés à la fin de 2005, le début d'année est nettement moins brillant avec un stockage sur pied, conséquence d'un marché difficile. « Dans l'échantillon, on a relevé un certain nombre de lots à problèmes, liés à l'enlèvement différé des femelles : jusqu'à dix-sept, dix-huit semaines, contre onze ou douze habituellement, note le technicien. Le chargement au mètre carré devient préjudiciable aux résultats. Les indices de consommation dépassent 3. Les animaux sont déclassés », observe Christian Delabrosse. Depuis le 18 juin, la France est redevenue officiellement indemne de grippe aviaire. Les éleveurs espèrent que le commerce international va reprendre pour revenir à des résultats plus favorables.

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(1) Echantillon de 264 élevages (461 000 m²) sur des lots abattus entre le 1er juillet 2005 et la fin de mai 2006.

 

Le gaz aussi

Le début de 2006 est marqué par une forte hausse des charges d'élevage, notamment en gaz, en raison du prix et des consommations de cet hiver. Les charges variables ont augmenté de 17 % (2,8 €/m² /lot) en poulet d'exportation et 41 % en dinde (8,2 €/m² /lot), conséquence de la hausse du gaz, de la main-d'oeuvre, des frais vétérinaires.