Grâce aux températures élevées d'octobre, les colzas ont connu une forte croissance. Le Cetiom a mis en évidence une corrélation très nette entre la production de biomasse aérienne automnale et la quantité de reliquats azotés absorbée. Connaître précisément le niveau de cet azote « gratuit » permet de le déduire de la fertilisation minérale de printemps. Des économies de 50 u/ha, voire plus, sont fréquentes, notamment dans les zones de polyculture-élevage. La méthode fiable mise au point par le Cetiom consiste à réaliser deux pesées de matière verte, l'une à l'entrée de l'hiver, la seconde avant de fertiliser.
De deux à quatre placettes
Prélever des plantes avant le froid permet de s'affranchir des pertes de feuilles dues aux gelées, en particulier sur les plus gros colzas. A titre d'exemple, durant l'hiver 2005-2006, les pertes ont varié de 30 à 80 % de l'azote absorbé. La présence d'oïdium engendre également des défoliations qui peuvent fausser le résultat. Dans la pratique, l'opération consiste à couper la totalité des plantes à ras du sol sur deux à quatre placettes de 1 m2 représentatives de l'ensemble de la parcelle, puis à les peser. A cette occasion, il peut être judicieux de relever la densité effective de pieds au mètre carré, ainsi que l'état sanitaire des plantes (ravageurs), des données qui ont un impact direct sur le potentiel du colza. Quand la parcelle est d'une grande hétérogénéité, il est préférable de différencier les zones en faisant deux séries de pesées afin de moduler la fertilisation minérale de printemps. Une seconde série de comptages est réalisée à la fin de janvier, à proximité des premiers prélèvements. Le chiffre retenu est la moyenne des résultats des deux séries. Ce chiffre, combiné à l'estimation du potentiel de rendement est alors reporté sur la réglette azote colza, qui indique directement l'azote à épandre.