Le troisième ou le quatrième apport d'azote ne pose pas de difficultés particulières sous forme solide (ammonitrate). En revanche, les pulvérisations foliaires peuvent provoquer des brûlures sur le feuillage du blé. Des essais menés par Arvalis-Institut du végétal démontrent que le type de buses utilisées, les conditions climatiques et la dose d'azote influencent la réaction de la plante face à l'azote liquide.

Pas d'impact sur le rendement

Pour éviter les brûlures, l'emploi de buse trifilet est conseillé. Les buses qui fractionnent le jet amplifient le phénomène, car les gouttelettes sont plus fines. Ainsi, l'utilisation des buses pinceau et grosses gouttes multiplie par trois le risque de brûlures.

Par ailleurs, plus le volume de solution azotée est important, plus les buses à jets fractionnés occasionnent des nécroses. Les trifilets se montrent moins sensibles à cette augmentation de volume. Une solution azotée non diluée est donc préférable pour limiter l'apparition de brûlures. Afin d'éviter tout problème, mieux vaut ne pas dépasser la dose de 40 unités par hectare.

Dernière recommandation : évitez des épandages sur un feuillage humide (de type rosée) ou par temps très chaud.

Difficiles à mesurer, les brûlures n'ont généralement pas d'incidence ni sur le rendement, ni sur la teneur en protéines, ni sur l'absorption de l'azote dans la plante. Toutefois, les formes d'azote à base de nitrates sont les plus agressives et les pertes peuvent s'élever dans de rares cas à 5-10 quintaux. L'urée est souvent formulée avec un adjuvant qui diminue l'apparition de ces symptômes. Les problèmes sont plus fréquents en cas d'application tardive sur la dernière feuille.

 

Reconnaître les brûlures

Les nécroses, dues à une intoxication ammoniacale, débutent à la pointe du limbe pour se déployer vers le bout des feuilles. Une semaine après l'application, le feuillage prend un aspect desséché.

Contrairement aux taches provoquées par les maladies, les brûlures sont homogènes et n'affectent pas l'état général de la plante.