En 2023, les immatriculations de voitures électriques ont dépassé celles des modèles diesels en Europe. L’électricité s’impose désormais comme une alternative incontournable. Pour les matériels agricoles, l’autonomie et le temps de charge limitent pour le moment l’utilisation à des engins qui évoluent à proximité des bâtiments, pendant une durée relativement courte, et réalisent des travaux d’intensité moyenne. Les matériels d’élevage remplissent tous ces critères et ce sont les premiers à se décliner en version électrique. Pour les éleveurs, l’avantage est de limiter les émissions polluantes et le bruit à l’intérieur des bâtiments.
Des petites chargeuses
Le secteur de la manutention est le plus avancé sur la voie de l’électrification. Des petites chargeuses de type valet de ferme sont commercialisées depuis près de dix ans par les constructeurs allemands, notamment Weidemann avec le eHoftrac. La plupart des acteurs du marché de la chargeuse compacte proposent désormais une solution au catalogue, à l’image d’Avant et de Schaeffer. De son côté, JCB expose son 403 électrique sur tous les salons, mais n’a pas encore vendu d’exemplaires dans le domaine agricole.
En France, le marché du chargeur télescopique présente un potentiel plus important que celui du valet de ferme. Toutefois, aucun modèle électrique n’est pour le moment disponible. Merlo présente depuis plus de dix ans des prototypes de chargeurs télescopiques hybrides ou 100 % électriques sur la plupart des salons européens. La dernière édition d’Agritechnica n’a pas fait exception avec le TFe 43.7, un modèle de cœur de gamme.
La majorité des poids lourds de la manutention ont présenté des prototypes de chargeurs télescopiques électriques, dont Manitou, Dieci ou encore Faresin. Dans tous les cas, les constructeurs dévoilent peu de détails sur les technologies employées et les capots restent bien fermés. Aucune date de commercialisation n’est pour le moment avancée.
Mélangeuses automotrices
Comme les engins de manutention, les mélangeuses automotrices commencent aussi à se décliner en version électrique. Siloking fait figure de chef de file avec son eTruck, une machine déclinée de 12 à 20 m3. L’entraînement électrique alimente aussi bien les roues pour la circulation que la rotation des vis pour le mélange.

Selon le fabricant, 15 kW sont utilisés pour les roues et 18 kW pour les vis, avec des vitesses de rotation de 17, 33 ou 50 tr/min. Cette mélangeuse est dépourvue de fraise de désilage, un organe très gourmand en puissance. Le chargement s’effectue donc uniquement par le haut de la cuve.
Strautmann développe aussi sa gamme alternative avec un prototype de mélangeuse automotrice à entraînement électrique. Cet entraînement peut être décliné sur les mélangeuses Sherpa et Primus 500. Les deux modèles sont équipés de série d’une vis mélangeuse verticale et proposeront un volume de mélange de 11 à 15 m³. Le système d’entraînement repose sur une batterie modulaire à haute tension refroidie par liquide.
Trois des quatre moteurs électriques alimentent les organes les plus consommateurs, comme l’entraînement du système de mélange, la transmission et la fraise. Une seule charge de batterie permet de charger, mélanger et distribuer jusqu’à 16 tonnes de ration totale mélangée, soit trois à quatre mélanges pour un troupeau de 300 laitières.
Enfin, Faresin propose depuis 2018 une automotrice Leader PF électrique mais sans réaliser pour le moment de ventes en France.