Aller chercher les vaches aux champs, participer à la traite, donner à manger aux chèvres, ânes, poules et lapins, faire une sortie en attelage… Les activités ne manquent pas sur l’exploitation laitière de Thierry Cléro, située au Cambout, dans les Côtes-d’Armor. Avec son épouse Line, qui travaille à temps partiel à l’extérieur, ils accueillent des enfants depuis 2014. « Nous avons démarré quand notre deuxième fils est parti de la maison. Cela nous permet d’avoir un complément de revenu », raconte le couple. Ils ont un agrément pour six enfants mais, en général, le nombre ne dépasse pas quatre par séjour. Ce sont pour la plupart des demandes venant de particuliers, mais aussi des services sociaux.
De 6 à 17 ans
« Le séjour de vacances est encadré. Il doit se passer sur le temps des vacances scolaires (l’accueil le week-end n’en fait pas partie) et pour quatre nuitées consécutives. Il concerne au moins deux enfants, et six au maximum, âgés de 6 à 17 ans (1) », rappelle Marie-Paule Fouquin, de la chambre d’agriculture de Bretagne. L’objectif est de proposer une immersion à la ferme au sein d’une famille d’agriculteurs. « Les enfants vivent avec nous, mangent avec nous, font des activités avec nous… Nous faisons tout ensemble. C’est un accueil familial », résume Line.
Son plus grand atout, c’est la liberté. Les exploitants travaillent en direct avec les familles ou les services sociaux, il n’y a pas d’intermédiaire. Cela permet aux agriculteurs d’organiser les séjours comme ils le souhaitent. Il n’y a pas d’obligation de recevoir toutes les vacances et cette activité ne nécessite pas non plus d’investissements ou alors très limités (achats de lits…).
Des formalités simples
« Souvent, le premier objectif est de faire un complément de revenu pour la famille. C’est une activité complémentaire juridiquement agricole, qui relève fiscalement des BIC (2). Dans certaines conditions, ces revenus peuvent être rattachés aux bénéfices agricoles (sauf si le chiffre d’affaires en BIC est supérieur à 50 000 euros). Les prix sont libres. En Bretagne, la fourchette va de 60 à 90 € par jour, avec un supplément si le séjour comprend un week-end de vacances », détaille Marie-Paule Fouquin.
Les formalités sont relativement simples. Il faut obtenir un agrément auprès de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS). La famille doit fournir un projet éducatif détaillant les activités organisées. L’Administration vient visiter les lieux. Avant chaque séjour, une déclaration est à faire sur internet. Côté assurance, l’accueil doit être précisé dans le cadre de la responsabilité civile et il faut prévoir une assurance intoxication alimentaire. « Comme nous étions agréés Bienvenue à la ferme, j’ai été bien accompagnée par le réseau. J’ai notamment bénéficié d’un parrainage avec une autre ferme qui m’a aidée, surtout au démarrage », assure Line. Isabelle Lejas
(1) De 3 à 5 ans, les règles sont plus contraignantes.
(2) Bénéfices industriels et commerciaux.