« Malgré les fortes chaleurs de l’été, nous avons réussi à gérer l’ambiance dans le bâtiment pour que les vaches ne souffrent pas trop, explique Julien Prud’homm, producteur de lait et de légumes en Gaec avec son père à Penvénan (Côtes-d’Armor), à proximité du littoral. Mise en route en mai, la nouvelle stabulation est équipée de rideaux brise-vent automatiques. « Ils se ferment et ils s’ouvrent en fonction des mesures relevées par les capteurs de température, de pluie et de vent installés à l’intérieur et à l’extérieur de la construction », détaille le jeune producteur. En été, ils s’ajustent pour assurer une bonne ventilation. En hiver, ils jouent leur rôle de brise-vent contre les vents dominants et la pluie. « L’objectif est de gérer le courant d’air à l’intérieur du bâtiment pour chasser l’humidité et l’air vicié », assure Yannick Bodennec, de RCY, filiale du groupe RHD, spécialiste de la confection de bâche technique.
Régler les problèmes d’ambiance
« Dans notre ancienne stabulation nous avions des problèmes de ventilation, relate Julien. Elle était devenue trop petite pour nos 70 vaches laitières. » Les éleveurs ont donc été particulièrement vigilants lors de la conception du nouvel édifice qui est un agrandissement d’un hangar à paille existant. Sur les conseils de leur technicien d’élevage de BCEL Ouest, ils ont opté pour des rideaux brise-vent qui outre la ventilation assurent aussi une meilleure luminosité dans le bâtiment.
Gestion de l’ambiance
« Comme nous sommes producteurs de légumes de plein champ sur 28 ha, nous voulions garder du fumier pour apporter de la matière organique à nos sols, argumente Julien. En plus, la paille, c’est aussi plus confortable pour les animaux. » Le problème de l’aire paillée, c’est la gestion de l’ambiance. « Il est indispensable d’avoir un bâtiment bien ventilé pour évacuer toute l’eau rejetée par les animaux (transpiration, urine…) et éviter ainsi des problèmes sanitaires », confirme Pascal Guillo, technicien chez BCEL Ouest.
Le plus de cette installation est que le rideau sur le pan sud est entièrement automatisé, celui au nord est simplement électrique. L’éleveur tape les consignes et ensuite tout est géré par le boîtier qui est relié aux trois sondes. L’intérêt est de pouvoir affiner l’ouverture ou la fermeture au plus juste (tous les 10 ou 30 cm) en fonction des conditions climatiques.
Du temps pour d’autres productions
Au Gaec de Coat Herry, on produit du chou-fleur dix mois de l’année. « Lorsqu’on est en train de couper les choux dans les champs, on n’a pas le temps de rentrer pour venir fermer le volet s’il pleut », confirme Julien. L’organisation du travail a été la question centrale dans la réflexion de la nouvelle stabulation car le père de Julien sera en retraite dans deux ans.
Cette technologie a un coût. Les éleveurs ont investi 42 000 € (soit 600 € par vache) au total. Même si Julien n’a pas assez de recul, pour l’instant, pour mesurer l’impact sur ses résultats techniques, il apprécie déjà le confort pour lui et ses animaux.