«Quand on y a goûté, impossible de se passer de ce service qui présente de réels avantages ! » annonce d’emblée Christian Mispoulet, installé en Gaec avec son épouse Dominique et leur fils Romain, à Cassaniouze (Cantal). Leur exploitation de 80 ha abrite un troupeau de 45 montbéliardes pour une référence de 350 000 l. Le lait est livré au GIE de la Châtaigneraie (40 producteurs, 25 salariés, 14 millions de litres) qui fabrique de l’AOP Cantal et des fromages au lait de bufflonne. « En 2015, lorsque Romain s’est installé avec la création d’un atelier de 240 places de veaux à l’engraissement, se posait le problème de changer une dessileuse qui avait fait son temps. Nous nous sommes rapprochés de la Cuma de la Mélangeuse, créée en 2003. Notre adhésion était suspendue au fait que nous soyons un petit groupe sur notre secteur. Nous avons fédéré des nouveaux venus. »
« La Cuma compte aujourd’hui 19 adhérents, deux mélangeuses et deux salariés, explique Romain, qui en est président depuis un an. Nous disposons d’un matériel performant dont l’investissement (150 000 €) ne pourrait être individuel. Les tournées quotidiennes sont programmées à heures fixes. Chaque éleveur doit tenir à disposition du chauffeur de la Cuma les matières premières (foin, silo débâché…) entrant dans sa ration. Le bâtiment doit aussi être ouvert, et le chauffeur possède la télécommande si les portes sont électriques. »
COMMODE ET ÉCONOME
« Je passais plus d’une heure à dessiler et distribuer la ration en trois passages (foin, ensilage d’herbe et ensilage de maïs), poursuit Christian. J’ai gagné cette heure d’astreinte et nous avons pu passer en ration mélangée. La distribution est très bien faite par une personne qui est concentrée sur cette tâche. » Le salarié assure un passage par jour, sauf le dimanche. Le volume distribué est majoré de 30 % le vendredi matin, et de 70 % le samedi après-midi, pour que les éleveurs aient juste à pousser la ration devant les vaches le dimanche.
Ce service coûte 4 350 € par an au Gaec, dont 3 123 € pour la Cuma (70 % pour la mélangeuse et 30 % pour le temps passé sur l’exploitation) et 1 225 € pour le groupement d’employeurs (salaires des chauffeurs). Il totalise la distribution de 457 t de ration en 2 038 minutes. Ramenée au litrage produit, la prestation s’élève à 12 €/1 000 l. « Avec une moyenne de 6 500 kg, nous ne poussons pas nos vaches. Nous privilégions une autonomie alimentaire maximale. De fait, notre coût alimentaire total n’excède pas 67 €/1 000 l en 2017. »