Le développement des engins électriques se heurte à plusieurs obstacles, dont la recharge. Pour le moment, la grande majorité des véhicules se recharge avec un fil ou directement sur une borne mais plusieurs constructeurs s’intéressent à la charge sans fil, dite par induction. Cette technologie utilise un champ magnétique pour transmettre l’énergie.

 

Le courant venant de la prise murale se déplace dans le chargeur sans fil, créant un champ magnétique. Ce dernier induit un courant alternatif dans la bobine placée à l’intérieur du véhicule. Cette bobine est connectée à la batterie pour la recharger automatiquement. Pour le moment, la recharge par induction est utilisée pour les petits appareils tels que les smartphones et les montres connectées. Mais cela pourrait bien changer.

Recharger pendant la préparation de la ration

Trioliet vient de compléter sa gamme de robots d’alimentation Triomatic avec le WB 2250. Ce robot alimenté par une batterie se déplace sans rail dans les stabulations et dans la cour de la ferme en suivant une boucle d’induction ou des transpondeurs dans le sol. Le WB 2250 fonctionne avec une batterie nickel de 600 volts. Ces batteries ont la particularité d’avoir une longue durée de vie et un cycle de recharge relativement rapide. De plus, contrairement aux batteries lithium-ion, elles ne présentent pas de risque d’incendie.

 

Le système de charge est placé sur le robot. La batterie est chargée par le biais d’un rail conducteur installé dans la cuisine d’alimentation. Le robot se recharge sur ce tronçon avec des contacts glissants, ce qui fait qu’il n’est pas nécessaire de l’immobiliser. Dès que le robot accoste au rail conducteur, toutes les fonctions (mélange, commande…) sont exécutées directement via la tension d’alimentation puisque tous les moteurs d’entraînement sont triphasés.

Des tests pour les voitures

Pour les recharges par induction en mouvement, il faut se tourner du côté de l’industrie automobile qui est la plus avancée sur ce sujet. BMW commercialise déjà un dispositif à installer sur sa place de stationnement régulière, tel que dans un garage privé mais c’est Renault qui est le plus offensif sur la recharge en mouvement.

 

Selon une étude récente du constructeur français, réalisée avec la start-up Geotwin, il existe un marché pour la technologie de recharge dynamique par induction. En suivant les habitudes de roulage des véhicules dans Paris intramuros, aussi bien celles des particuliers que des taxis et des VTC, il apparaît que 20 à 30 % du parc de véhicules électriques trouveraient un intérêt à disposer de cette solution technique.

 

Pour valider la faisabilité d’une telle recharge, Renault projetterait de construire, en 2021, un démonstrateur de la charge dynamique à Paris. Ce test grandeur nature devrait être le fruit d’une collaboration avec la Mairie de Paris et une entreprise de BTP. Le site précis n’a pas encore été retenu.

 

Renault va attendre une opportunité, en fonction des travaux de voirie programmés à cette période. Une fois cette technologie validée, elle pourrait être transposée aux véhicules agricoles qui travaillent dans les bâtiments, comme les chargeurs télescopiques et les valets de ferme.