Àl’heure de la signature du contrat de solutions, les constructeurs de machines agricoles veulent être la passerelle pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Alors que des solutions de capteurs embarqués pour de la pulvérisation ciblée existaient déjà, le Sima 2019 a été le théâtre de leur arrivée concrète dans les axes principaux de recherche. Et à ce petit jeu, les spécialistes français sont en lice. Tandis que Kuhn s’associe avec la start-up Carbon-Bee, Berthoud intègre la solution proposée par Bilberry.
Un développement lent
Les capteurs proposés par les deux start-up sont capables de distinguer les adventices parmi les autres plantes de la parcelle. Une fois qu’elles sont repérées, et en fonction de la vitesse du tracteur et du vent, un boîtier pilotera l’ouverture de la buse pour laisser passer la bouillie, afin que celle-ci entre en contact avec la plante visée. La buse se refermera ensuite pour ne toucher que sa cible.
Pour que cette technologie soit efficace, il est nécessaire d’installer la coupure buse à buse sur sa rampe et d’avoir une circulation continue suffisamment réactive. Mais le principal frein est lié à l’intelligence artificielle et sa reconnaissance des adventices. En effet, pour que ce système soit entièrement fonctionnel, il doit être capable de différencier les mauvaises herbes ou maladies dans toutes les conditions parcellaires et culturales. Il faut donc le lui apprendre.
Et pour ce faire, rien de tel que l’expérience. Utiliser le dispositif dans un maximum de conditions différentes lui permettra de s’améliorer de lui-même. Mais une telle opération prend du temps, surtout dans le milieu agricole, où chaque exploitation est confrontée à des situations différentes d’une parcelle à l’autre, mais également d’une année à l’autre.
Des machines déjà à l’épreuve du terrain
On peut cependant affirmer que les constructeurs ont entamé le processus d’apprentissage. Berthoud a envoyé deux de ces machines équipées des capteurs affronter les terres européennes, dans l’espoir de les voir revenir avec un logiciel suffisamment développé pour être commercialisé. En revanche, aucune date et encore moins un prix ne sont annoncés pour l’apparition d’une telle option dans les catalogues.
Loris Coassin