« Les populations de Myzus persicae sont le principal vecteur des jaunisses virales. C’est pour cela qu’il faut agir à la fois sur les pucerons et sur les réservoirs viraux », rappelle l’ITB dans une note du 19 mars 2024.

Autour du 28 avril

Or, les populations de pucerons ont été élevées au cours de l’automne 2023. La date moyenne de leur arrivée au niveau national est prévue le 28 avril, soit 6 jours plus tard qu’en 2020 et 4 jours plus tôt qu’en 2023. « Il existe de la variabilité entre départements avec des dates qui s’échelonnent du 21 avril au 9 mai », précise l’institut.

L’ITB indique que l’erreur du modèle étant d’une dizaine de jours, la surveillance doit démarrer très tôt en 2024, dès la levée des betteraves. Il indique que, pour cela, qu’il est recommandé d’aller dans les zones abritées du vent pour observer l’arrivée des premiers pucerons.

Dépendant des températures et du vent

L’abondance prédite est élevée, mais l’incertitude est également forte sur cette estimation, qui dépendra avant tout des températures du printemps et des vents dominants.

Quant à la durée des vols de pucerons, elle pourrait être de 89 jours, soit 10 jours de plus que l’an dernier, ce qui impliquera une période de surveillance et de protection relativement longue. C’est tout particulièrement le cas pour des semis tardifs, des levées ou développements végétatifs échelonnés.

Dans l’attente d’une réponse du gouvernement

Alors que les conditions météo de ce début de printemps permettent enfin de démarrer les semis de betteraves dans plusieurs régions, la CGB (Syndicat des betteraviers français) rappelle pourtant dans un communiqué diffusé le 25 mars 2024 que « la filière betterave sucre demeure sans solution à ce jour, contrairement à ses voisins européens ».

« Pour le moment, seul Teppeki est disponible pour une seule application, et nous sommes encore dans l’attente d’une dérogation pour 3 passages supplémentaires de Movento », fait savoir Fabienne Maupas, directrice du département technique et scientifique de l’ITB.

Le syndicat appelle donc le Gouvernement à supprimer cette distorsion de concurrence. « Avec les importations ukrainiennes, ce dossier est prioritaire pour la CGB et je demande solennellement au gouvernement d’apporter rapidement des réponses à notre filière qu’il qualifie de filière d’excellence de l’agriculture française », appuie Franck Sander, son président.