« En 2022, nous avons capturé six fois plus de punaises diaboliques qu'en 2021. Et il y a une explosion des dégâts », assure Julie Cadot, conseillère en arboriculture à la chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne. Face à cette réalité, la chambre a organisé une visite au Gaec de la Barthe, à Moissac, qui s'est équipé en filets contre les carpocapses en 2006. Le tout pour environ 50 centimes d'euro le m².

Très efficaces contre les carpocapses, ces filets sont aussi utilisés contre la punaise diabolique, qui a fait ses premiers dommages dans le département en 2019. « Les parcelles d'expérimentation montrent qu'il y a trois ou quatre fois moins de dégâts, indique Jean-Louis Sagnes, également conseiller en arboriculture. L'efficacité est intéressante mais, en cas de forte pression, les dégâts peuvent monter à 20 %, contre 60 % sans filet. »

Seul moyen en bio

La difficulté pour diminuer ces dégâts restants est que la punaise est présente quasi tout au long de l'année à tous les stades de maturité. « Les pyrèthres sont efficaces sur les premiers stades, mais ces stades sont présents de la mi-mai à la mi-décembre », regrette Jean-Louis Sagnes. Il évoque la possibilité de cibler les traitements sur la période de juillet et d'août, au cours de laquelle il y a une « intensification des dégâts ».

Par ailleurs, « quelques parasitoïdes émergent, comme des guêpes, mais on en est aux balbutiements », ajoute Julie Cadot. Et Jean-Louis Sagnes de conclure : « En conventionnel, avec ces filets et ces traitements, on peut limiter les dégâts. En bio, on n'a pas la solution, en dehors des filets, qui divisent les risques. »  Ceux qui souhaitent en installer devront alors choisir entre le monorang, plus coûteux et plus efficace, et le monoparcelle, moins cher mais qui ne convient que sur des terrains à la géométrie favorable.