« J'avais peur de m'ennuyer à la retraite », plaisante Guy Ginestet, qui a ouvert il y a 10 ans un musée intitulé « Nos campagnes autrefois » en lieu et place de l'ancienne bergerie de la ferme où il est né et a toujours vécu, à Goutrens (Aveyron). Ici, quelque 800 m² retracent la vie d'avant les années 1950. 2 000 objets en tout, rassemblés autour de scènes de la vie quotidienne dans la cuisine, la chambre, ou à l'école.

« Dès que je trouve du matériel plus ancien ou en meilleur état, je le renouvelle »

Fédérateur, le septuagénaire a rassemblé une quarantaine de « férus » autour de lui, et monté une association. « Avec ma sœur Reine, on se retrouve au musée presque tous les jours. Il y a tant à faire : dépoussiérer, fabriquer des personnages... », relate l'éleveur retraité. Mais aussi se procurer de nouvelles pièces : « Dès que je trouve du matériel plus ancien ou en meilleur état, sur des brocantes ou par l'internet, je le renouvelle », assure-t-il. Cet hyperactif est même allé en chercher jusqu'à Verdun et Orange ! Il peut aussi compter sur certains dons.

Visites guidées

Derrière ses larges lunettes, le fondateur du musée a raison d'afficher son sourire : environ 900 visiteurs se pressent ici chaque année. Avec deux autres bénévoles, le collectionneur leur propose des visites guidées. Récemment, plusieurs anecdotes l'ont touché. D'abord, la venue d'enfants d'une garderie. « Ils écoutaient, les gamins, c'était incroyable ! », s'exclame-t-il, les yeux pétillants de bonheur. Une autre fois, une fillette « n'arrêtait pas de poser des questions, elle voulait tout savoir. Le lendemain, elle est même revenue avec son grand-père ! »

Curieux, Guy apprécie aussi les échanges avec ses aînés : « Ils nous apprennent toujours quelque chose, sur la façon dont ils utilisaient certains outils par exemple. » Le bénévole intervient ainsi dans une maison de retraite où il anime des ateliers sur la vie dans les campagnes d'antan. Une occasion d'évoquer, avec une certaine nostalgie, les « fêtes incroyables pour dépouiller le maïs et faire le cochon... Il y avait une belle ambiance. On doit beaucoup aux anciens. On n'a rien inventé... »