« C'est au club de Saint-Girons que je me suis épanoui dans le rugby. Celui-ci rassemble des joueurs des villages alentour. Nous avons fait le choix de ne pas aller en recruter plus loin en proposant un salaire. Comme cela, tous s'engagent pour le plaisir de jouer sans que certains soient payés et d'autres non. Les relations sont plus franches ! », apprécie Guillaume Lazerges, éleveur de gasconnes à La Bastide-de-Sérou, dans l'Ariège, et capitaine du Saint-Girons Sporting Club depuis 2016.
À la suite de ses deux frères, il fait ses premiers pas sur le terrain à La Bastide-de-Sérou, puis à Foix et enfin à Saint-Girons. Envisageant une carrière professionnelle, il se forme ensuite deux ans au club de Narbonne, dans l'Aude, avant de décider en 2011 de revenir dans l'Ariège et de s'installer en Gaec. Il retrouve alors son club de coeur, avec lequel il décroche deux titres de champion de France en catégorie honneur.
« J'aime m'engager avec d'autres, au club comme dans mon village »
Dans le rugby, l'éleveur apprécie avant tout l'esprit d'équipe et de partage. « Nous vivons ensemble des moments forts, que ce soit dans les vestiaires juste avant le début du match, sur le terrain quand le jeu est beau, fluide, et que les supporters nous soutiennent à fond, ou encore après une victoire bien gagnée ! » confie le jeune homme, qui à 32 ans n'envisage pas encore d'arrêter.
Une école de la vie
De septembre à juin, il s'entraîne le mercredi et le vendredi soir, puis enchaîne avec un match le dimanche. « La saison est intense. Mais quand elle s'arrête, c'est dur de ne plus voir les copains. Après deux mois de pause l'été, je suis heureux de les retrouver ! »
Sur le terrain il porte le n° 9 du demi de mêlée, un poste qui demande vivacité et agilité. « Il faut à la fois bien voir tout ce qui se passe et bien distribuer le ballon », note ce sportif aguerri, qui y exprime pleinement son tempérament de meneur.
« J'aime aller de l'avant pour gagner. Mais j'ai aussi appris à me remettre en question. Nous ne sommes pas toujours les meilleurs, il y a des hauts et des bas. C'est une excellente école de la vie », affirme Guillaume, qui y a également développé son goût pour l'engagement collectif. Il est ainsi devenu conseiller municipal et membre du comité des fêtes.
Dans ces vallées du Couserans, c'est souvent le match de rugby qui anime les villages le dimanche. « C'est un sport ancré dans notre terroir. À Saint-Girons, il y a du monde dans les tribunes ! » Depuis quelques années, le club a relancé avec succès son école. « Nous venons d'intégrer dans l'équipe quatre jeunes formés ici et très prometteurs. Il y a de la relève », se réjouit-il.