Parti en coopération au Bénin avec les Volontaires du progrès, après unn BTS en productions végétales, Patrick Leroy a renoué avec l’Afrique trois décennies plus tard. « En 2017, mon épouse Brigitte participait à une soirée de débat sur l’agriculture sénégalaise. Je l’ai accompagnée pour lui faire plaisir. Lors de la projection du film, j’ai été interloqué quand j’ai vu ces maraîchers qui vendaient en drive à Dakar », raconte l’agriculteur de Gaye (Marne).
L’opportunité d’un voyage découverte de Casamance se présente dans la foulée. Patrick et sa femme y prennent part. C’est ainsi que ce producteur de céréales, betteraves, luzerne, colza et Champagne commence à s’investir dans l’ACCIR (1).
Cette association accompagne le développement agricole dans cinq pays d’Afrique subsaharienne (Sénégal, Bénin, Togo, Rwanda et Burkina Faso). En 2019, Patrick accepte de suivre un projet de structuration d’organisations paysannes au centre du Bénin et du Togo.
« Cet engagement est riche sur le plan humain »
« Pendant 12 jours, j’ai observé, mesuré la réalité de terrain et échangé avec les agriculteurs pour connaître leurs problèmes. La loi leur impose de s’organiser en coopératives pour accéder aux intrants. Notre association a financé le volet "formation" de leurs membres dirigeants en missionnant un technicien sur place. » Des fonds ont également été alloués pour l’achat de petits matériels et de semences améliorées.
Par des paysans pour des paysans
« On m’a ensuite demandé d’intégrer la commission Bénin-Togo et j’ai dit oui. La philosophie de notre association, ce sont des actions par des paysans pour des paysans », ajoute ce père de quatre grands enfants. Après un autre voyage découverte au Rwanda, Patrick est élu en juillet 2022 président de l’association. « Cette responsabilité prend du temps : six conseils d’administration et dix réunions de bureau par an. Et, je passe environ 1 heure par jour à répondre aux courriels. »
Passionné d’échecs, Patrick, qui présidait un club, a dû mettre en sourdine ce loisir. « Je joue désormais sur internet la nuit ! » Mais le bénévole ne regrette pas son choix. « Cela m’amène à relativiser nos problèmes franco-français. Et sur le plan humain, c’est riche.
Moi, qui suis un ours solitaire dans mes vignes ou dans ma cabine de tracteur, j’apprécie. » L’homme de 61 ans, qui cédera son exploitation à son fils Thomas en 2025, trouvera alors le temps de ressortir son échiquier.
(1) Association champenoise de coopération interrégionale.