Debout dans la petite église d’Oze, dans les Hautes-Alpes, Esther Gonon présente au public Cavalcade, un trio de musiciens virtuoses.

Souriante et enjouée, à 47 ans, elle s’occupe des relations extérieures de l’Espace culturel de Chaillol. Passionnée du monde artistique, elle contribue à bâtir des projets culturels à Champsaur Valgaudemar, Val d’Avance, et dans les pays du Buëch et du Dévoluy. L’été dernier, elle s’est vue confier la responsabilité du protocole et des invités, quand la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, est venue à Saint-Michel-de-Chaillol découvrir le Festival de musique en territoire de montagne (lire encadré).

Au-delà des concerts, Esther suscite des partages et des échanges en proposant notamment aux écoles d’accueillir des artistes. Elle estime que « tous les enfants ont le droit de découvrir des spectacles de qualité. » Mais pas seulement. Les musiciens jouent pour les détenus de la maison d’arrêt de Gap, et dans un ESAT (1).

Rendre le public curieux

L’animation culturelle du territoire rural est le fil conducteur de sa carrière. Originaire du Rhône, Esther a étudié et vécu en Bretagne. L’un de ses premiers postes dans une association de Laval l’amène à proposer de la danse contemporaine dans les villages de Mayenne. Puis, à Chalon-sur-Saône, la jeune femme continue sur sa lancée en accompagnant des danseurs « hors les murs ». Elle aime par-dessus tout rendre les gens curieux.

Le théâtre de Cavaillon lui propose un poste de secrétaire générale. Cette scène nationale diffuse aussi des représentations nomades, dans les villages du Vaucluse. Un soir, Esther fait la connaissance d’un transhumant : pas un berger, mais un apiculteur. Entrée dans le monde des abeilles, elle se forme au Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Vesoul, en Haute-Saône, puis passe son BPREA à Gap en 2013. Elle possède aujourd’hui une cinquantaine de ruches, récolte le miel et la gelée royale.

Esther se partage entre ces deux activités professionnelles qui lui donnent une ouverture sur le monde et un équilibre personnel. Après des heures au bureau ou en réunion, elle retrouve avec bonheur son cheptel d’abeilles, qui exige qu’elle soit centrée sur son activité d’apicultrice.

Alexie Valois

(1) Établissement et service d’aide par le travail.