Douée dès l’enfance pour le dessin, Céline Fragnon s’oriente à quinze ans vers un CAP de tailleur de cristaux à Yzeure, à côté de Moulins (lire l’encadré). Ses parents agriculteurs investissent dans un graveur sur verre, « une vraie dépense pour eux : 300 francs à l’époque ». Céline part ensuite à Paris pour suivre une formation à la création et à la restauration de vitraux. Mais, la provinciale ne résiste pas à la capitale. Au-delà de la vie trépidante, les attentats de 1995 éclatent ! Elle retrouve alors sa campagne natale où la rencontre avec son futur époux fait basculer sa destinée. Elle s’installe avec lui en Gaec, à Franchesse. La vie d’agricultrice prend le dessus sur celle d’artiste. Avec les 110 limousines et 15 000 canards, la jeune femme, devenue maman de deux enfants, connaît peu de répit. Cependant, elle n’arrête jamais de graver !
Raconter des vies
Sans relâche, l’agricultrice exerce son art et se fait connaître sur les marchés locaux. Autour d’elle, tout devient source d’inspiration. Dans son atelier, véritable caverne d’Ali Baba, le biberon gravé côtoie le magnum de vin de Saint-Pourçain, des plateaux et de multiples vases… À travers ses réalisations, qu’elle aime personnaliser, Céline raconte des histoires et touche à l’humain. Tous les thèmes, de la vie à la mort, sont abordés. « Souvent, on me demande de graver un objet pour un anniversaire, un mariage, un baptême…, voire d’intervenir sur une pierre tombale », confie-t-elle. Très impliquée dans la vie associative, en tant que présidente du comité des fêtes notamment, l’agricultrice personnalise aussi des cadeaux pour les institutrices ou des coupes pour les courses cyclistes locales…
Elle a également décoré de motifs de fleurs, de vaches et de paysans les vitres de l’auberge que son amie Christelle a ouverte en 2008. Son leitmotiv est « faire plaisir », car la générosité habite cette femme entreprenante, à l’esprit en ébullition permanente. L’artiste est fière que certaines de ses œuvres soient parties jusqu’à New York et Bangkok. « Fais des petits prix, ça fait revenir le client », lui avait recommandé son papa. Et c’est ainsi qu’elle a conquis des acheteurs fidèles.
Dans son art, comme en agriculture, la créatrice se donne sans compter !