Dans ce coin du haut Doubs baptisé « Pays horloger », les journées compteraient-elles plus de 24 heures ? La question se pose face à l’agenda bien rempli de Catherine Faivre-Pierret. Productrice de lait pour l’AOP comté, en Gaec avec son mari Jean et un salarié à temps partiel à Villers-le-Lac, cette femme débordante d’énergie multiplie les responsabilités. La quarantenaire est membre du groupe d’agricultrices Gad 25 (1), gère le planning du service de remplacement de son canton, est secrétaire générale de la commission des agricultrices à la FNSEA et compte parmi les ambassadeurs AgriDemain (2). « Le collectif, c’est notre force en agriculture. S’engager avec d’autres fait partie de notre travail ! », estime-t-elle.
Issue du monde agricole, Catherine a d’abord travaillé durant quinze ans dans le commerce, en tant que salariée. Elle aidait Jean sur la ferme reprise hors cadre familial. « Par choix, je me suis installée en 2009. Nous voulions que j’aie un statut. Or en EARL, le conjoint n’avait ni part Pac, ni droit de vote dans les coopératives… La mobilisation des agricultrices a permis d’obtenir la possibilité de constituer un Gaec entre époux en 2011 ! », se félicite la militante.
Casquettes et baskets
Un cancer du poumon gauche en 2010, vaincu au prix d’une ablation, n’a pas entamé la détermination à agir de cette mère de deux enfants, de vingt et dix-sept ans. « On parle d’égalité homme-femme. Les commissions d’agricultrices restent toutefois un lieu où celles-ci trouvent les conditions pour prendre confiance en elles », souligne Catherine. Très à l’écoute de ses consœurs, elle tire sa force des rencontres et des échanges.
De taille à revêtir différentes casquettes, la battante planifie aussi son temps pour chausser régulièrement… ses baskets ! Sportive, elle échappe au quotidien par la course à pied, au gré des nombreux chemins de ce secteur du Saut du Doubs. En club, au sein d’un groupe de copines ou encore en solo, cette adepte des challenges s’entraîne pour participer chaque année à plusieurs courses de trail, avec son mari. Après 43 km l’an dernier, le couple s’apprête à s’élancer cette année sur « 53 km avec 3 400 mètres de dénivelé, au Grand-Bornand ».
(1) Groupe agricultrices diversifiées.
(2) Plate-forme mise en place pour communiquer sur l’agriculture.