Dans la cour de la ferme de Guillaume Anne à Écorches, dans l’Orne, un semoir et une épareuse sont encore attelés en cette belle fin de journée du 16 avril. Pour cet éleveur laitier comme pour les jeunes agriculteurs du canton de Trun, dans l’Orne, qui l’entourent (1), la sortie d’hiver a été longue. Alors dès que le soleil pointe, tous sont tentés de se surmener au travail, parfois au mépris de la fatigue et du danger. Une chute de tracteur, un accident avec une machine ou un animal, tout peut très vite basculer dans une ferme où le risque est omniprésent. Et ces amis savent qu’en milieu rural les secours mettent souvent du temps à arriver. Les exemples tragiques ne manquent pas d’alimenter les colonnes du journal local. Tous ont donc suivi une formation de sauveteur secouriste au travail (SST).
Avoir les bons réflexes
« C’était une évidence pour nous de le faire, à la fois dans le cadre de notre activité sur l’exploitation, mais aussi pour protéger nos proches dans la vie de tous les jours ou durant nos loisirs. Nous sommes presque tous parents. Mais, encore fallait-il accepter d’y consacrer du temps », observent d’une seule voix Sébastien et Guillaume, tous deux pères de jeunes enfants.
La formation a été organisée en février 2017 en partenariat avec le syndicat Jeunes Agriculteurs du département et les pompiers. « Nous n’aurions rien fait sans la dynamique du groupe », souligne d’ailleurs l’escouade de secouristes. Le stage s’est déroulé à la fois à la caserne de pompiers de Trun et sur l’exploitation agricole d’un des stagiaires. « À tour de rôle, nous devions nous mettre en situation de victime et de sauveteur. C’est vraiment la pratique qui va nous apporter les bons réflexes », retracent les amis. Aujourd’hui, tous détiennent le fameux sésame SST. « Demain, s’il arrive un accident, chacun de nous saura comment réagir, qu’il s’agisse d’un enfant qui s’étouffe, d’un copain qui fait un arrêt cardiaque sur le terrain de foot, d’une personne qui a subi un choc violent… », souligne Guillaume. Le groupe sait cependant que cette démarche est loin d’être un aboutissement. Il sera nécessaire de se remettre à niveau tous les deux ans.
(1) De gauche à droite sur la photo : Melissa Soudais, Donatien Soudais, Sébastien Soudais et Guillaume Anne.