Une enceinte entre les mains, ou un casque sur les oreilles, Sacha Meyer vit rarement sans musique. Quelle que soit son humeur, les sons lui font du bien. À la maison, quand il était petit, ses parents, Françoise et Gérard, l’ont abreuvé des titres des années 1960 à 1980. Ce registre fait partie des dix mille morceaux de sa bibliothèque musicale, dans laquelle il puise pour mixer en soirée.

Des moments d’évasion et de fête

Sacha, interne en 2009 au lycée de Carpentras, préparait un bac STAV (sciences et technologies agronomiques du vivant) quand il a contracté le virus des platines. « J’ai animé le bal du lycée, puis des sessions dans des bars d’Avignon. J’aime trouver les bons enchaînements à l’instinct, observer les réactions du public, faire plaisir », explique le DJ qui a pris comme nom de scène Sacha Redøx, dès le départ.

 

En parallèle de sa vie d’artiste, le jeune homme se forme à son métier, le travail de la terre lui plaît. Son grand-père et son père ont créé une importante exploitation à Dauphin (Alpes-de-Haute-Provence). Sur 230 hectares, la famille Meyer produit des melons, des courges butternut, du blé dur, des raisins de table, des semences et du lavandin.

 

Après une année passée en Australie, dont un mois dans une ferme, Sacha a rejoint en 2015 la SCEA familiale La Camargue. Il apprécie d’avoir appris en BTS « ce que les chiffres veulent dire, ce qu’est un bilan, une marge nette... » Ce travailleur sait aussi s’aménager des moments d’évasion : des soirées entre collègues et des voyages. Il a assisté, à Miami et Phuket, aux concerts de DJ Snake, dont il est absolument fan.

 

Le regard déterminé et la peau dorée par le soleil, Sacha porte sa casquette la visière en arrière. Il adore passer des heures derrière ses platines vinyles ou digitales, à jouer en dansant. Remue ta tête – Bang your head – est son slogan.

 

Sur YouTube, on le voit dans une vidéo tournée à la citadelle de Forcalquier. Cet hiver, il sera filmé au cours d’un set musical au sommet du Luberon. De quoi conjurer le mauvais sort qui le prive actuellement de la ferveur du public. Car Sacha Redøx s’est produit trois fois au festival de musique électronique Mermaid, devant sept cents personnes, et deux fois au Calvi on the Rocks. « Dans le bar où je jouais, nous étions cinq DJ devant quatre mille personnes », dit-il. Il a aussi animé le Farm Day 2019, et attend avec impatience les Terres de Jim 2021. En septembre prochain, il mixera lors de la plus grande fête agricole en plein air d’Europe.

Alexie Valois