Jean-Baptiste de Saint-Vaury, Mister agricole 2020, a plus d’un titre dans son parcours. Le trentenaire, amoureux de ses terres natales creusoises, est un voyageur au long cours. Durant quatre ans, il a parcouru l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord, curieux de découvrir d’autres agricultures. Il élève aujourd’hui, à Bord-Saint-Georges, une centaine de races : près de cinq cents d’oiseaux, bovins, caprins et ovins du monde entier. Associé à Arnaud Cantrelle, ancien soigneur animalier au zoo de Beauval, Jean-Baptiste produit des veaux de lait avec cinquante vaches bleues du Nord. Il ouvre sa ferme pédagogique à un public conquis chaque été.
Des races venues du monde entier
L’inscription au concours Mister agricole n’a pas été préméditée. Encouragé par ses amis, il s’y inscrit dix jours avant la fin des votes. Il est le premier surpris par le nombre de likes rapidement acquis. Figurant parmi les vingt candidats présélectionnés, il envoie ensuite une photo accompagnée d’un texte de présentation, expliquant son parcours et ses motivations. Un jury délibère le 13 décembre et les noms des vainqueurs sont révélés le lendemain, lors de l’élection de Miss France sur TF1. « Ce concours est l’occasion de communiquer sur notre métier passionnant, sur notre attachement viscéral à des terres et à des fermes qui font partie de nous », souligne celui qui a reçu son titre au Salon de l’agriculture à Paris.
Guidée par Jean-Baptiste, la visite de la ferme des Clautres est un voyage extraordinaire dans le monde des animaux élevés sur les cinq continents. Passionné par les oiseaux depuis sa plus tendre enfance, le Creusois nous présente, entre autres, ses grues Antigone indiennes et celles du Japon, des bernaches des îles Hawaï, ou des lophophore de l’Himalaya, sans oublier les nombreux faisans, oies, dindons, colombes… Il élève plus de trente races de poules, dont des Yokohama du Japon, padoues, crève-cœurs, appenzelloises de Suisse, orloff de Russie, lakenfelder d’Allemagne. Aussi passionné que passionnant, le jeune agriculteur entretient des liens avec des éleveurs de France et d’Europe, qu’il rencontre lors des foires internationales.
Un bâtiment de la ferme est consacré aux naissances en couveuse. Yacks, alpagas, moutons de Hongrie, des îles Soay, du Valais suisse, chèvres girgentana siciliennes, vaches bleues du Nord, ferrandaises, saosnoises… peuplent l’arche de Jean-Baptiste. « Cette biodiversité illimitée alimente une curiosité sans fin. J’ai la chance d’exercer un métier où je me sens libre. J’ai envie de communiquer pour partager toutes les valeurs de l’agriculture familiale de régions comme les nôtres. Il n’en est pas ainsi dans tous les pays du monde. C’est à nous, éleveurs, de la préserver et de la transmettre », affirme en souriant le vainqueur du concours 2020.Monique Roque-Marmeys