En ce beau dimanche de janvier, Loïc Arnould a sillonné, dans le cadre de la « Traversée de Paris » (lire l’encadré), les grandes avenues de la capitale au volant d’un des plus beaux spécimens de sa collection de tracteurs, un Man B18A de 1956.

Fils d’assureur de l’Aisne, Loïc passait, lorsqu’il était enfant, toutes ses vacances à la ferme de ses grands-parents et rêvait d’être un jour agriculteur. En attendant, il s’est passionné pour les tracteurs anciens. « J’étais encore étudiant quand j’ai acheté mon tout premier, en 2001, un Someca SOM 40 de 1957, à un exploitant de l’Aisne, se souvient cet amoureux de mécanique. C’est un engin mythique par sa fiabilité et sa puissance. » Il trouve, dans la foulée, un Renault N72 de 1960, puis trois engins d’un coup, lors de la clôture d’une vente aux enchères sur Ebay : deux Ferguson « petit gris », dont un TEA20 de 1947, et un Ford 2N de 1945, qu’il est allé chercher à Vichy. « Autre pièce exceptionnelle dont je suis fier : un Société française de Vierzon 401 de 40 ch, avec un seul cylindre, de 1950 que mes parents m’ont offert lors de l’obtention de mon diplôme de maîtrise en droit rural », explique-t-il.

Installé comme expert-comptable à Laon, dans l’Aisne, depuis 2010, Loïc a réussi à faire de son rêve une réalité, puisqu’il a repris 20 hectares provenant de sa mère, à Cernay-en-Dormois, dans la Marne. S’équiper en matériel d’occasion moderne pour cultiver son exploitation ne l’a pas empêché de continuer à s’intéresser aux mécaniques d’autrefois. Sa collection s’est enrichie d’un Farmall Cub, d’un Pony 812 et d’un Ferguson FF30DS… Au total, dix tracteurs qui tournent et qu’il entretient avec le plus grand soin. Il a investi en moyenne 1 500 € par engin, et 8 000 € pour l’un d’entre eux. « Les modèles des années 1950-1960 sont vraiment les témoins de l’évolution technologique, estime le jeune pluriactif. Le constructeur anglais Harry Ferguson a inventé le relevage trois points et, depuis, tous les tracteurs sont conçus de la même façon, avec, en plus, quatre roues motrices, davantage de puissance et plus d’électronique. » Loïc Arnould s’est également offert deux moissonneuses-batteuses, une IH F8-44 tractée et une Claas Columbus de 2 mètres. Il est heureux de les faire fonctionner chaque année lors de la fête de la moisson de Pontru, dans l’Aisne.

Blandine Cailliez