« Nous ne l’avons pas, nous ne l’aurons pas. » D’un sourire, Guillaume Roué, président d’Inaporc, a expliqué, à l’occasion d’un colloque à l’Académie d’agriculture le 13 février, comment la filière porcine se vaccine à grand renfort de méthode Coué. Car l’arrivée de la maladie en France détournerait certains acheteurs, et notamment les Chinois, qui n’hésiteraient pas à se tourner vers d’autres fournisseurs.
« Si vous regardez les choses comme le patron des services vétérinaires chinois, l’Europe n’est qu’un grand pays. Donc tout le pays est touché. » L’ensemble des exportations européennes est donc en danger, tous pays confondus… Mais la partie n’est pas encore terminée.
Soutien politique pour un lobbying précoce
Sur le dossier de la peste porcine africaine, la filière n’a que des louanges à adresser à Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture. « Grâce à lui, nous sommes en mesure de prouver à nos partenaires que la France a pris toutes les dispositions nécessaires ». Un point de bonne conduite qui jouera en la faveur des éleveurs français en Chine.
« Pour l’instant, les Chinois ont suffisamment de fournisseurs, et pour eux, un pays touché, c’est un pays fermé. Mais le jour où ils ne sauront plus vers qui se tourner, ils reviendront à la table des négociations », a expliqué Guillaume Roué. Et c’est là où la France, si elle était en partie touchée, devrait défendre la régionalisation. « C’est ce que nous irons plaider dès la semaine prochaine à Pékin », a confié Guillaume Roué le 13 février. La filière est donc déjà très mobilisée.