La ferme Etchélécu à Sames, dans les Pyrénées-Atlantiques, est une exploitation familiale (EARL Puyo) reconvertie dans la production de fraises hors sol : « Nous avons démarré en 2009 dans des serres qui servaient à la culture du tabac », explique Jacques Etchélécu. Avec sa femme Nathalie, ils décident rapidement de se spécialiser dans cette production, rare au Pays basque, tout en optant pour une culture raisonnée.
« Nous tenons à faire un produit gustatif, sans forcer la production », précise Nathalie Etchélécu. Sur leur surface agricole utile de 20 hectares, ils cultivent 5 000 m² de fraises sous abris froids pour une production qui s’étale de la mi-mars à septembre (plus de 6 variétés différentes, précoces et remontantes). Ils fournissent essentiellement des professionnels de la restauration à qui ils promettent une fraise de haut de gamme, cueillie dans la journée, 7 jours sur 7, et livrée en suivant, sans passage par la chambre froide.
Construction neuve « sur mesure »
Cela faisait plus de trois ans que le couple souhaitait moderniser ses abris et les couvrir de panneaux photovoltaïques. Après étude, il a finalement opté pour une construction neuve « sur mesure » avec le fournisseur suisse Insolight. La serre plastique s’étend sur 3 000 m², abritant 15 000 plants de fraisiers de différentes précocités. La toiture est composée de panneaux photovoltaïques dits « semi-transparents » (cellules photosensibles alternées avec des sections transparentes), ce qui représente un pourcentage de couverture d’environ 30 % du toit de la serre.
Entre les panneaux et la culture, des écrans d’ombrage se plient et se déplient automatiquement en fonction de la lumière et la température. Déployés, ces écrans réfléchissants renvoient la lumière vers les panneaux, optimisant la production photovoltaïque. L’électricité produite est autoconsommée sur l’exploitation et le surplus revendu au réseau. La structure est aussi conçue pour récupérer l’eau de pluie ruisselant sur le toit, la stocker dans une cuve et la réutiliser pour l’irrigation.
Gain de deux mois de production
L’installation fonctionne depuis ce printemps. Le producteur constate des premiers avantages : « Grâce aux écrans d’ombrage que je peux aussi manipuler manuellement, je poursuis la cueillette durant l’après-midi. Jusqu’à présent, dès les beaux jours, la chaleur dans les abris rendait l’opération impossible. Pour la même raison, mieux ombrés, nous devrions optimiser la production de nos fraisiers qui souffraient du soleil en août et septembre. Nous espérons gagner deux mois de production. »