« Libérée, délivrée ! » La donnée, reine des innovations actuelles, vole aujourd’hui de ses propres ailes. Lors d’une conférence organisée ce mercredi 4 octobre par OpenDataSoft au siège de la Banque publique d’investissement, à Paris, trois des principales plateformes de données publiques agricoles et ouvertes ont présenté leurs avancées. Certaines sont spectaculaires.
747 000 relevés d’observations de parcelles
Qui aurait imaginé un jour pouvoir accéder librement aux résultats de contrôles sanitaires sur l’ensemble des maillons agroalimentaires nationaux ? C’est désormais possible pour tout un chacun depuis le 3 avril 2007. Pas moins de 23 000 résultats de contrôles d’établissements sont consultables sur le site ou sur l’application Alim’confiance. De son côté, la Direction générale de l’alimentation a ouvert en juin la plateforme Epiphyt Extract.
Filières, instituts, recherche publique sont les principaux bénéficiaires de la mise à disposition des jeux de données issus de l’épidémiosurveillance du territoire. C’est le développement du réseau d’épidémiosurveillance depuis 2010 qui constitue la base du système. Epiphyt Extract s’appuie sur 747 000 relevés d’observations, dont 295 000 en 2016, pour 110 cultures et 1 900 bioagresseurs.

200 jeux de données collectés
L’avancée la plus remarquable reste sans nul doute la plateforme Api-Agro. Créée en 2017 sous forme de SAS, mais avec presque sept ans de développement sous la direction des quinze instituts, la plateforme se veut gouvernée par les agriculteurs, pour le bénéfice des agriculteurs.
Api-Agro n’est rien d’autre qu’une « ouverture maîtrisée d’une partie des données », précise Mehdi Siné, directeur du numérique et de l’informatique de l’Acta. « La gouvernance restera toujours sous la maîtrise de la profession agricole », insiste-t-il.
Les premières applications sont en test. Il s’agit notamment de partager l’évaluation sanitaire sur le territoire, comme la pression biotique en altises d’hiver. En réponse aux aléas climatiques de la dernière campagne, une autre application, Climalert, a été développée en trois mois. L’objectif est d’anticiper les risques climatiques. Les données de 700 stations météo sont travaillées sur l’ensemble du territoire. C’est Arvalis qui pilote l’action en interne.
20 partenaires supplémentaires pour Api-Agro
Ce mois d’octobre est important pour Api-Agro. La plateforme devrait annoncer l’arrivée d’une vingtaine de partenaires supplémentaires. Coopératives comme éditeurs de logiciels et acteurs majeurs de l’élevage pourraient faire une entrée remarquée dans le « consortium ».
Cette dynamique est désormais en passe de faire oublier une mission similaire qui a été confiée en 2016 à l’Irstea. L’ex-Cemagref devait lancer une plateforme de données répondant aux exigences du plan Agriculture Innovation 2025 voulu par l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. L’initiative semble restée au stade de cahier des charges.