«J’ai décidé de me battre pour que cela serve aux autres. » Dans La France agricole du 18 mars (p. 85), Jean-Claude Ferrot, céréalier dans le Gers, raconte comment son pied droit a été happé par la moissonneuse, un accident qui aboutira à l’amputation de son tibia.
L’activité agricole n’est pas sans risque. Surtout quand on utilise certains matériels ou que l’on manipule des animaux lourds, dans une situation d’urgence, de fatigue ou de stress. D’autant que les exploitations et les troupeaux s’agrandissent et se mécanisent. En matière d’accident ou de maladie, mieux vaut prévenir que guérir, même s’il est difficile d’avoir une vigilance de tous les instants. La MSA vient d’ailleurs de lancer un nouveau plan santé-sécurité au travail. La sécurité au contact des animaux y figure en bonne place car les activités d’élevage sont à l’origine de 56 % des accidents du travail des exploitants. Manipuler des bêtes de plusieurs centaines de kilos n’est pas anodin. Le risque avec les machines constitue également l’un des axes de ce plan car leur part dans les accidents mortels est élevée, que ce soit avec du gros matériel ou suite à des chutes de hauteur.
Mais au-delà des accidents dont les conséquences sont immédiates, les travailleurs de l’agriculture sont exposés à des risques avec des effets à plus long terme. Les produits phytosanitaires en sont un exemple. D’où l’importance de bien connaître les produits, de respecter les bonnes règles de manipulation et d’utiliser des équipements appropriés. Car la durabilité et la bonne marche d’une exploitation reposent d’abord sur la santé de ceux qui y travaillent. Il faut donc y veiller. Après un accident ou une maladie invalidante, certains réussissent à surmonter leur handicap. Pour d’autres, c’est bien plus difficile. Après son accident, Jean-Claude Ferrot a dû faire face à son banquier, son assureur ou la MSA qui a refusé de rembourser sa prothèse articulée. Mais, heureusement la générosité collective était au rendez-vous pour l’aider !