Utilisation des haies bocagères dans une filière bois-énergie, financement participatif dans l’éolien… : la communauté de communes de la Roche aux fées, en Ille-et-Vilaine, a de l’énergie à revendre. Située au sud-est de Rennes, elle compte 16 communes, 26 000 habitants et un tissu agroalimentaire important. « Notre objectif est de valoriser les ressources locales », a expliqué Thierry Restif, maire de Retiers et vice-président de Roche aux fées communauté, lors de la présentation de ce projet organisée par Engie le 26 avril à Rennes. « à la suite des échanges entre la communauté de communes, la coopérative des fermiers de Janzé (volailles label rouge) et la laiterie Triballat, nous avons constaté que le gisement de déchets méthanisables était important », a poursuivi l’élu. Ainsi est né le dossier de méthanisation collectif par injection de biogaz, avec la volonté que les agriculteurs soient détenteurs majoritaires des parts.

Engie apporte ses compétences dans le procédé industriel et des acteurs locaux s’y sont greffés. Au total, la SAS Enerfées compte six partenaires : SAS Terres de fées (agriculteurs et coopérative des fermiers de Janzé, 51 %), Roche aux fées communauté (5 %), Triballat Noyal (10 %), Engie Biogaz (19 %), SAS Eilan (société d’investissement régional dans les énergies renouvelables, 10 %) et SEM Energy’iv (syndicat d’énergie d’Ille-et-Vilaine, 5 %).

Ressources locales

« Nous sommes 55 exploitations agricoles impliquées », indique Roger Moriceau, agriculteur et président de Terres de fées. Il y voit de nombreux intérêts : mutualisation des plans d’épandage, réduction de l’achat d’engrais chimiques et optimisation de la fertilisation grâce au digestat. « Les effluents étaient jusqu’à présent un problème. Demain, ils vont devenir une solution », espère l’éleveur.

L’unité permettra de valoriser 75 000 tonnes de matières organiques chaque année et de produire 300 m3/heure de biogaz. Soit l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 1 300 foyers (80 % de la consommation de gaz de Janzé). Elle devrait rentrer en service en 2021 et représente un investissement de 11 millions d’euros. « En développant des partenariats avec les PME et les agriculteurs, nous nous sommes rendu compte qu’il y a de multiples activités avec du développement économique et de l’emploi local à la clé. Il faut une intelligence collective pour faire émerger ces projets », a conclu Thierry Restif, qui reconnaît que la taille du territoire facilite les échanges.

Isabelle Lejas