« C’était l’une de nos dernières astreintes manuelles pour distribuer la ration. Maintenant, tout se fait avec l’aide de machines », se félicite Olivier Aubry. Il est installé avec Xavier Bailly sur une exploitation de polyculture-élevage, à Nossoncourt, dans les Vosges. C’est avec l’aide de Tristan Renard, leur apprenti, qu’ils ont réalisé une remorque pour distribuer les céréales aplaties au cornadis.

Une trémie avec pesée
L’exploitation comprend un troupeau de 70 laitières mais aussi des charolaises avec notamment 50 mères et des taurillons à l’engraissement. « Nous apportons des céréales aplaties aux taurillons et aux génisses prim’holsteins, soit une cinquantaine de vaches. Avant, nous faisions tout cela avec des seaux. Il fallait les remplir puis lui transporter jusqu’au cornadis. Nous en avions pour plus de 30 minutes. Avec notre machine, en 5 minutes c’est fait », se félicite Olivier. Au-delà du temps gagné, les deux éleveurs soulignent également le confort d’utilisation. « Nous n’avons plus à porter des charges lourdes. Aujourd’hui, il suffit d’enfourcher le quad pour réaliser cette astreinte. Nous l’avions déjà pour l’exploitation », précise l’éleveur. En effet, leur réalisation a été placée derrière cet engin.

« C’est en analysant ce qu’il nous restait à faire manuellement à la ferme que l’idée d’une remorque pour distribuer les céréales nous est venue », se souviennent Olivier et Tristan. Ils se sont alors naturellement tournés vers l’autoconstruction. « Nous sommes partis de zéro. Nous avons même construit le châssis de base. » Ces bricoleurs ont ensuite conçu une trémie à fond conique en tôles. « Pour la matière première, c’est beaucoup de récupération », souligne Tristan. La trémie reçoit un système de pesage. Il comprend deux pesons et une console qui affiche le poids mesuré. « Les pesons prennent place entre la trémie et la remorque. Ils sont précis à 500 g près. Nous contrôlons ainsi la dose que nous apportons. De plus, nous remplissons la trémie avec la juste quantité de produit nécessaire. »

Autonome en énergie
Pour distribuer les céréales sur l’andain, un système de vis sans fin part du fond de la trémie et se prolonge sur le côté, telle une goulotte de moissonneuse-batteuse. « Nous avons récupéré le tube, comme la vis, sur le système d’alimentation du Dac (1) de notre robot de traite. Ils sont donc bien adaptés pour transporter des compléments », nous confie Olivier. La vis sans fin est animée par un moteur électrique. Afin d’être autonome, l’électricité est fournie par un groupe électrogène sur la remorque. « Nous avons rajouté un variateur pour pouvoir modifier la vitesse de la vis. Nous ajustons le débit en temps réel, grâce à un petit boîtier doté d’un potentiomètre, placé juste au-dessus du guidon du quad. »

En tout, ces agriculteurs ont dépensé environ 1 000 € dans leur réalisation. Le groupe électrogène, le moteur électrique ou encore le système de pesage ont été achetés pour la réalisation.
Pierre Peeters
(1) Distributeur automatique de complément.