Guy Bessin, responsable de l’EARL des Biaux d’Elle, produit du lait biologique à Saint-Georges-d’Elle, dans la Manche. Il a installé, en 2007, un séchoir en grange qu’il a en grande partie autoconstruit. « J’ai vu différents systèmes de mode d’accès à la griffe, plus ou moins sophistiqués et sécurisés, allant du tas de bottes de foin à escalader à des escaliers, en passant par des échelles, confie Guy. Je me suis assez rapidement aperçu des limites de l’utilisation d’une échelle pour monter à 7 m et je n’avais ni le budget ni la place pour un escalier. »
En période de récolte, le nombre d’allers-retours entre le plancher des vaches et la machine suspendue peut atteindre une dizaine par jour. « Pour des journées comme celles-ci, on court souvent après la montre et un accident est vite arrivé. Je voulais un moyen d’accès rapide, sécurisé, pas cher et qui ne prend pas d’espace. C’est plus simple et plus rassurant qu’une échelle, même avec un garde-corps. »
Monte-matériaux amovible
Il a trouvé son idée en observant des artisans couvreurs à l’œuvre. « Je les voyais utiliser des monte-matériaux amovibles et modulables suivant le chantier. » Ces équipements permettent de monter des tuiles ou autres matériaux de construction lourds. « En regardant les caisses ou nacelles monter sur ces structures de type grosse échelle, actionnées par une télécommande, j’ai compris que c’est ce qu’il me fallait. »
Un coût de 3 000 euros
Guy décide alors d’acquérir son propre monte-matériaux, neuf. Il achète également une rallonge de câble pour la télécommande et des pattes de fixation.
Il a ensuite consacré quelques heures à la construction et à l’installation de son dispositif. Une fois les garde-corps fabriqués, en recyclant des panneaux de bois, il a ajouté un loquet fait à partir d’une barre en acier. Il ne restait alors plus qu’à le raccorder électriquement, installer un support pour la télécommande et fixer la structure aux cornières du bâtiment. La dernière étape était de régler les points morts haut et bas de la machine. « En tout et pour tout, j’en ai eu pour environ 3 000 euros et un peu d’huile de coude. Il a fallu une journée de travail à deux pour réaliser cet équipement, sourit Guy. Deux ascensions quotidiennes sont nécessaires. Le peu de temps et d’argent investi pour la sécurité et le confort apportés au quotidien, je ne le regrette pas. »
Il faut compter 22 secondes, montre en main, pour monter sur la plate-forme d’accès à la griffe et autant pour en descendre. Le tout se déroule dans un sentiment total de sécurité, les garde-corps montant jusqu’au niveau du torse. « C’est d’ailleurs un rempart au vertige. Tout dépend du niveau de sensiblité, mais comparé à une échelle ou un escalier, c’est beaucoup plus accessible. Mon fils, qui y est un peu sujet, y monte facilement. Des visiteurs viennent souvent voir et photographier cette installation. C’est un peu l’attraction. Beaucoup veulent l’essayer. »Gildas Baron