«Peu d’éleveurs sont équipés de baignoires fixes dans les Bouches-du-Rhône, expose Rémy Benson, président du groupement de défense sanitaire (GDS) du département. Il s’agit surtout d’élevages herbaciers. Nous avons par conséquent décidé de leur proposer un matériel mobile à la location. »
La gale en augmentation
Les besoins sont grandissants. Depuis deux à trois ans, les cas de parasites externes, la gale en particulier, sont en augmentation. Le GDS a donc travaillé en partenariat avec la coopérative l’Agneau Soleil à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) sur la création d’un outil adapté. Lancé en 2017, le projet a abouti en 2018. C’est la société espagnole Javier Camara qui a fabriqué cette baignoire mobile. Elle est en service depuis 2019. Logée dans les locaux de la coopérative, elle se tracte facilement avec un véhicule utilitaire.
« Pour la mise en route, un simple apport d’eau suffit, précise Rémy Benson. La baignoire est ensuite alimentée par une pompe qui fonctionne à l’essence. » Elle peut contenir 5 000 l de produit, uniquement prescrit par un vétérinaire, et offre la possibilité de faire circuler les ovins dans cette solution sur 8 m. « Cette longueur permet de plonger deux fois la tête de l’animal, ce qui est indispensable pour obtenir un traitement optimal », souligne Sabine Atger, directrice du GDS.
300 à 400 animaux par heure
Concrètement, les brebis montent dans la baignoire par l’intermédiaire d’un couloir d’accès. Elles sont aidées dans leur ascension par des manipulateurs qui ont, eux-mêmes, un accès sur le côté de cette rampe. Une fois en haut, l’animal fait un quart de tour et, sans voir où il se dirige, plonge dans le bain où il n’a pas pied. Il fait alors un demi-tour dans le bain, aidé par un manipulateur qui se trouve au-dessus de lui. La brebis remonte ensuite par une rampe de sortie dotée de petites cales pour ses pattes. Sous cette rampe se trouve un système de récupération des jus d’égouttage qui sont réinjectés dans la baignoire grâce à la pompe. Ces eaux de baignade peuvent servir à traiter les bâtiments et le matériel. La baignoire accueille entre 300 et 400 brebis/heure. L’opération requiert du personnel, au moins quatre à cinq personnes, pour gérer les brebis durant le parcours.
Cet équipement novateur se loue pour trois jours auprès du GDS. « C’est le temps nécessaire pour réaliser le montage, le remplissage, le bain des animaux et le nettoyage de l’appareil », précise Laure Éon, vétérinaire du GDS. L’organisme fixe également le planning de location. Il est préconisé d’effectuer deux bains à dix jours d’intervalle pour éliminer les parasites ainsi que les œufs. Le prix de la location s’élève à 150 € pour trois jours. Un chèque de caution de 1 000 € est demandé.
Si les jus ne sont pas récupérés sur place, l’éleveur doit prévoir un coût supplémentaire de 330 € HT pour le pompage et le déplacement, et de 85 à 195 €/t HT pour l’élimination. Le GDS a, pour sa part, investi 20 000 € dans l’acquisition de ce matériel.
Chantal Sarrazin