Dans les régions où la circulation virale a été forte durant l’été 2018, l’impact sanitaire du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) est visible depuis la mi-décembre. « Plusieurs départements nous remontent de nombreux cas de veaux qui naissent aveugles et meurent en quelques jours, décrit GDS France. Selon les départements, jusqu’à un élevage sur deux est concerné, avec de 2 à 15 % des veaux atteints dans les cheptels. »
« Ce sont des estimations issues du terrain, précise Isabelle Tourette, vétérinaire conseil pour GDS France. Le bassin allaitant, où l’épizootie a démarré en 2015, est particulièrement touché. Durant l’hiver 2017-2018, des symptômes similaires avaient été relevés en Saône-et-Loire, moins touchée cette année. » La présence d’ADN du virus dans le sang et la rate d’animaux de quelques jours, nés durant une période de faible circulation virale (hiver), laisse peu de doute sur le caractère intra-utérin de la contamination.
Pour limiter les risques, GDS France recommande de vacciner les mères soixante jours avant la mise à la reproduction, de préférence pendant l’hiver. Cette durée correspond au délai après lequel un bovin infecté n’est plus contaminant. Il est conseillé d’éviter de vacciner les jours précédents l’insémination et en début de gestation (jusqu’à quatre mois). « La vaccination peut être pratiquée par l’éleveur lui-même, s’il n’a pas besoin de certificat vétérinaire pour l’exportation », rappelle la vétérinaire. En cas de suspicion clinique, l’agriculteur est incité à prévenir son vétérinaire ou le GDS. Les analyses nécessaires à l’investigation seront prises en charge par l’État. « C’est important car cela nous permet d’affiner nos connaissances », souligne Isabelle Tourette.
Vaccin et PCR Positive
« Cet hiver, nous avons eu en moyenne 60 % des broutards positifs à la FCO dans le centre de la France, qu’ils soient vaccinés ou non », témoigne Michel Fénéon, le directeur administratif et financier d’Eurofeder. « C’est un vrai problème, reconnaît Isabelle Tourette. La FCO est une maladie complexe et nous ne savons pas tout expliquer. La vaccination n’empêche pas la contamination, mais elle permet au système immunitaire de réagir beaucoup plus vite. L’animal éliminera le pathogène plus rapidement. Plus la circulation virale est importante, plus les risques d’avoir une PCR positive malgré le vaccin sont élevés. Pour diminuer cette pression, il faut donc vacciner massivement les animaux sensibles. »
Valérie Scarlakens