Les AOP Reblochon et IGP Tomme-Emmental-Raclette, soit 80 % des volumes de lait des deux Savoies, se portent bien. La sécheresse de 2018, faisant exploser les charges d’alimentation, avait affecté les bilans des élevages en 2019. Leurs résultats sont repartis à la hausse en 2020, dynamisés par un marché porteur et un prix du lait en hausse depuis trois ans.

 

Dans l’échantillon suivi par le CerFrance, leur marge d’orientation (EBE diminué des annuités et des prélèvements privés) atteint un niveau inédit pour la filière IGP, à 16 200 €/UTH en moyenne. En AOP Reblochon, cet indicateur atteint 14 300 €/UTH. « Notre échantillon (1), qui intègre tous types de systèmes, montre que la rentabilité globale est très bonne, affirme Benoît Mousserin, du CerFrance des Savoies. Le prix des intrants qui explose fait une ombre au tableau. Mais la collecte se maintient et le prix du lait reste au beau fixe. »

Maîtrise des charges

Au sein de chaque filière, les résultats sont dispersés. La marge d’orientation affiche plus de 20 000 €/UTH d’écart entre le quart le plus performant et le moins performant. Principale explication : la maîtrise des charges.

 

En AOP Reblochon comme en IGP, les exploitations les plus dynamiques sont plus économes à tous les postes, excepté celui de la main-d’œuvre. L’écart est flagrant sur les achats d’aliments : le quart supérieur dépense 50 €/1 000 l de moins que le quart inférieur.

 

En AOP Reblochon, deux autres postes de charges expliquent l’écart de rentabilité : la mécanisation (50 €/1 000 litres de différence entre les quarts supérieur et inférieur) et les frais d’élevage (40 €/1 000 litres d’écart).

 

En revanche, « alors que la tendance est à l’agrandissement, les résultats ne sont pas liés à la taille de la structure, analyse Benoît Mousserin. En reblochon, on observe de meilleurs résultats chez les grosses structures car le prix du lait attractif valorise chaque litre produit en plus. Mais il y a de bons résultats partout. »

 

En filière IGP, les exploitations les plus rentables ont des cheptels, des surfaces et des productions par UTH inférieurs aux autres.

(1) 125 élevages en IGP, 176 en reblochon.