« 12 000 victimes dans 3 220 attaques en 2017, et 6 200 victimes, donc moitié moins, dans 1 870 attaques en 2013, rappelle Stéphane Bouillon devant les sénateurs ce 17 avril 2018. Et encore dans ces chiffres, je ne compte pas les avortements et les baisses de productivité qui ont parfois ruiné les éleveurs. Ce que je souhaite, c’est infléchir la courbe des pertes et faire en sorte que cette année nous ayons moins de 12 000 brebis tuées. »

Focaliser les actions

Difficile, voire impossible pour le préfet coordonnateur du plan loup de s’engager sur des objectifs chiffrés. En revanche, sa stratégie est claire : « Cela veut dire que sur les tirs de défense simple et renforcé, sur les tirs de prélèvement, il faut que nous nous focalisions là où il y a le plus de pertes. 60 % des attaques [ont lieu] sur 15 % des territoires et 3 % des éleveurs subissent 30 % des attaques. »

Autrement dit, Stéphane Bouillon estime devoir focaliser la lutte contre le prédateur sur certains territoires pour diminuer la pression de prédation. « À l’inverse, tuer un loup qui ne tue, entre guillemets, que quelques moutons n’a aucun intérêt. J’ai un quota de 40 loups. Et ce quota, il faut que je puisse le faire durer toute l’année, […] même si j’ai la possibilité d’autoriser les tirs de défense simple pour protéger les troupeaux tout au long de l’année et en dépassement du plafond. »

Un quota évolutif

Ce quota est amené à évoluer. Il est aujourd’hui de 40 loups. « Et le fait que la période de tir ait été calculée du 1er janvier au 31 décembre nous donne plus de marge de manœuvre pour utiliser et programmer le contingent de 40 loups que j’ai pour l’instant, ajoute Stéphane Bouillon. [Ce contingent, NDLR] deviendra à la fin du mois, lorsque le comptage aura été rendu, 10 % du nombre de loup recensé par l’ONCFS (1). » Et d’évoquer la possibilité à partir de 2019 de passer à 12 %.

« Il faut évidemment par rapport à la convention de Berne, par rapport à la directive sur les habitats, que je puisse gérer ce quota, entre guillemets, en bon père de famille. C’est-à-dire faire en sorte que j’ai le moins de loups tués, mais que j’ai aussi et surtout le moins de brebis égorgées. Il faut que je puisse en fonction de la pression de prédation sur le territoire, définir les territoires qui vont être les plus prioritaires. »

E.R.