Le débat sur le nombre de loups pouvant être abattus à compter de ce 1er juillet n’est pas qu’une simple question de chiffres. Car, face à une population de prédateurs qui a crû de 22 % en un an, il y va de l’avenir et de la survie d’élevages dans des zones où ceux-ci représentent souvent l’essentiel de l’activité. Les attaques sur les troupeaux ont régulièrement augmenté ces dernières années, avec 10 000 brebis tuées en 2016 et un coût de la prédation représentant 22 millions d’euros d’argent public. La présence du loup – qui n’a plus peur de l’homme – est d’ailleurs signalée dans un nombre croissant de départements (30 à ce jour).
L’État doit donc prendre ses responsabilités et faire en sorte que la prédation baisse réellement, en autorisant un nombre de prélèvements à la hauteur du problème. D’autant que le loup n’est plus menacé d’extinction. Et les mesures de protection des troupeaux, prônées par les associations environnementales pour réduire le nombre de tirs autorisés, sont loin d’être la panacée. Les éleveurs veulent travailler en toute sérénité et ne plus voir leurs animaux égorgés par un animal dit « protégé ». Car les brebis et le pastoralisme participent d’avantage à la biodiversité que les loups. Le travail des éleveurs doit être respecté d’autant plus que dans les zones difficiles ou de montagne, l’élevage contribue fortement à la vie économique des territoires, à l’entretien des paysages et à l’attractivité touristique.
Le ministre de l’Écologie, qui veut remettre à plat le dispositif avec un nouveau schéma pour les quatre prochaines années, devra intégrer tous ces éléments et entendre la souffrance des éleveurs. Il ne pourra se contenter de l’avis des environnementalistes ou de celui des 32 « personnalités » qui ont récemment lancé un appel pour mettre fin au « massacre » des loups, sans se soucier de celui des brebis. Entre les loups d’un côté, et les brebis et les hommes de l’autre, il faudra trancher et éviter une décision « mi-chèvre, mi-loup ».