Je ne serai pas celui qui fera signer un mauvais accord pour notre agriculture », a martelé le secrétaire d’État français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, au Sénat, le 8 mars.
À mesure que les rounds de négociations se multiplient, les chances de voir conclure un accord de libre-échange entre les États-Unis et l’UE avant la fin du mandat d’Obama s’amenuisent. « Le niveau de progrès dans les négociations est très décevant », a confirmé le commissaire européen, Phil Hogan, devant le Parlement. Un avis qui ne fait pas l’unanimité à Bruxelles. Cécilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, juge, « nécessaire de trouver des accords sur le maximum de points » avec l’administration américaine actuelle tout en s’opposant à un TTIP « light ».
Les Américains sceptiques
De l’autre côté de l’Atlantique, alors que la primaire à la présidence bat son plein, les candidats à la Maison Blanche ne cessent de tacler le libre-échange prôné par l’actuel président. Chez les démocrates, la favorite Hillary Clinton estime que les résultats de ces traités « ne sont pas à la hauteur » et s’est même opposée au partenariat transpacifique signé avec 11 de ses partenaires asiatiques. Côté Républicain, Donald Trump, qui fait la course en tête, martèle que les accords commerciaux « ne présagent rien de bon » pour les citoyens américains. « On ne peut pas arrêter notre activité simplement parce qu’il y a une élection », a déclaré Cécilia Malmström, lors d’une visite à Washington le 9 mars, ajoutant qu’elle ferait « tout son possible » pour arracher un accord avant janvier 2017. « Le fonds compte plus que la date de la signature », estime au contraire le Français Matthias Fekl.