À la table des accords commerciaux, l’Union européenne avait souhaité convier cette année le Canada. Le carton d’invitation a bien été rédigé le 21 septembre 2017, date de l’entrée en vigueur provisoire du traité de libre-échange Ceta, mais celui-ci n’a pas encore été envoyé. Les parlements des États membres doivent encore le ratifier pour notamment ouvrir le marché européen à la viande bovine canadienne. Or les experts, nommés par le gouvernement français, ont alerté le 8 septembre sur les « exigences moindres » du Canada sur les pesticides, les OGM et les activateurs de croissance (hormones et antibiotiques). Face à ces inquiétudes environnementales et sanitaires, la France a promis, en octobre 2017, un Ceta sous surveillance. La filière n’a pas été convaincue.

Les craintes de la filière bovine

Interbev, l’Interprofession de l’élevage et de la viande, et la Fédération nationale bovine (FNB) continuent à inviter les députés et les sénateurs à refuser de le ratifier. Le vote devrait intervenir durant le second semestre de 2018. D’ici là, l’UE poursuivra les négociations d’un autre traité avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). Inquiète là encore, la FNB a demandé au gouvernement la nomination d’experts chargés d’en évaluer les conséquences et de le refuser « en cas de dangers avérés ». Un accord politique devrait tout de même être trouvé début 2018. La France y trouvera-t-elle son compte ? Alors que les États généraux de l’alimentation invitent à une montée en gamme de la production nationale, le spectre des distorsions de concurrence rôde.