Qui sait placer ce petit pays sur une carte ? Niché entre le Guatemala et le Mexique, le Belize reste l’un des secrets les mieux gardés d’Amérique centrale. Pour preuve, ses vestiges mayas les plus spectaculaires, à Caracol, se méritent : il faut plusieurs heures de piste pour y accéder, si la météo le permet. De quoi se prendre pour Indiana Jones, quasi seul au milieu des ruines enfouies dans la jungle ! Et, de fait, Steven Spielberg s’est inspiré d’un site archéologique situé plus au sud, Lubaantun, pour les aventures de son célèbre aventurier. C’est là que fut découvert en 1924 un crâne de cristal, titre d’un volet de la saga.

Des flots turquoises

Les Mayas d’aujourd’hui tentent de perpétuer les traditions de leurs ancêtres. Dans le village de San Miguel, au cœur de la région d’origine du chocolat, Martin Ack cultive du cacao selon les méthodes séculaires. « On défriche à la machette, sans pesticides », explique-t-il. Peut-être fournira-t-il un jour, comme d’autres petits planteurs du Belize, le pâtissier Pierre Hermé ? Près de chez lui, une communauté de mennonites, des cousins des Amish, travaille la terre à l’ancienne, sans électricité.

Les îlots, ou cayes, sont la promesse d’heureuses robinsonnades. © Mathilde Giard

Ces paysans vendent au marché leurs pastèques et leurs choux en carriole à cheval, coiffés de grands chapeaux de paille. Les femmes portent, elles, des robes longues, boutonnées jusqu’au col. « Nous sommes totalement autosuffisants », confie Aron, père de dix enfants.

Une ambiance plus nonchalante règne le long de la côte caribéenne, aux flots turquoises. Là, dans la Babel des tropiques que représente l’ancien Honduras britannique, les rastafaris cohabitent avec les Garifunas, descendants d’esclaves africains et d’Amérindiens.

Au large s’étire la deuxième plus grande barrière de corail du monde après celle de l’Australie. Des îlots, appelés cayes, affleurent à la surface, où nager au milieu des raies et des tortues. L’eldorado des plongeurs reste le Grand Trou Bleu, grotte sous-marine explorée par le commandant Cousteau en 1971. De quoi donner envie de savoir localiser le Belize sur un atlas.

Mathilde Giard