En Haute Bretagne (Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et partie orientale du Morbihan et des Côtes-d’Armor), la transmission du patrimoine des chants et des contes est essentiellement basée sur l’oralité. Dans cette région, la langue historique est le gallo qui côtoie le breton parlé dans la partie ouest.

C’est une langue d’oïl issue d’un latin populaire, au même titre que le normand ou l’angevin, très peu écrite. Le milieu scolaire a beaucoup contribué à son dénigrement. Elle a souvent été apparentée à « un mauvais français » et a vécu comme un fardeau par les patoisants.

Cette langue et la culture qui l’entoure ont failli disparaître. C’était sans compter « d’irréductibles Gaulois » qui dans les années 1970 ont entrepris un minutieux travail de collectage sonore auprès des anciens et l’ont remis au goût du jour en créant ces événements festifs. La culture gallèse est riche de devinettes, d’expressions, de dictons…

Le nombre de locuteurs de langue gallèse est estimé aujourd'hui à 200 000 personnes. Beaucoup de personnes utilisent des mots ou des expressions sans même savoir qu’il s’agit de gallo : clancher la porte (fermer), bouéner (être lent) ou encore être benèze (heureux). Cette singularité du territoire est une vraie richesse culturelle. Elle dit des choses sur le territoire et les gens qui l’habitent.  

- A Redon à la fin d'octobre, la foire de la Teillouse met en avant la châtaigne.

La fête de la « La Bogue d’or » se déroule chaque année le quatrième week-end d’octobre à Redon (Ille-et-Vilaine) et réunit près de dix mille spectateurs. Au programme : des concours de chants, de contes, de menteries (mensonges), des joutes oratoires, mais également de la musique et des danses. Le festival tire son nom de la bogue de châtaigne, fruit emblématique du pays de Redon. Historiquement, il se tient le même week-end que la foire Teillouse, où les cultivateurs venaient vendre les marrons (dégustés grillés avec une bolée de cidre) pour payer leur fermage.  Ailleurs sur le territoire de Haute Bretagne, d’autres festivals (Le Mille Goule à Rennes, la fête de l’accordéon de Parcé, la gallésie en fête à Monterfil…), valorisent toutes ces formes d’expressions populaires. Elles sont héritées des veillées d’antan au coin du feu. À l’époque, chants et contes rythmaient les moments de la vie (noces, fin des battages…).