À deux pas du palais des Papes, le panorama depuis le rocher des Doms s’ouvre sur l’île de la Barthelasse. Le regard se perd sur cette langue de terre de 700 hectares, boisés et cultivés. À l’est, se distingue l’imposante silhouette du mont Ventoux et, au nord, celles du fort Saint-André et de la tour Philippe-le-Bel. En contrebas, le pont Saint-Bénézet n’enjambe plus le Rhône qu’avec quatre arches. Les autres ont été emportées par les crues au XVIIe siècle.

 

Sous le pont d’Avignon, à cette époque, on dansait dans les guinguettes qui animaient les rives du fleuve. De nos jours, la Barthelasse comprend plusieurs restaurants, hôtels, campings, des tennis, un centre équestre, un club nautique…, mais aussi une mairie, une école et une église ! Plus d’un millier d’habitants y vivent à l’année, dont une poignée d’agriculteurs. De nombreux visiteurs viennent passer du temps dans ce qui constitue le poumon vert de la cité des Papes.

 

 

L’accès est aisé, en empruntant le pont Daladier, ou à bord de la navette fluviale. Une ligne de bus (n° 23) traverse l’île de bout en bout. À pied ou à vélo, les promeneurs flânent le long de l’ancien chemin de halage. Il offre un point de vue unique sur les vestiges du fameux pont, les remparts et le palais.

 

Il faut alors s’enfoncer dans les terres, loin des quais et du brouhaha de la ville, pour saisir le charme de cet endroit. À deux roues ou en voiture – les distances se comptent en kilomètres – le visiteur découvre un paysage rural authentique.

 

Trois exploitations agricoles produisent des céréales, des légumes de plein champ et des fruits, notamment des pommes et des poires. Les caprices du fleuve se sont calmés grâce aux barrages. Sur les berges, une végétation dense assure des cachettes à la faune sauvage (hérons et autres échassiers, loutres et castors). Ici, la quiétude est de mise. Ce qu’a apprécié l’an dernier, le président Barack Obama, son épouse Michèle et leurs filles, dans l’un des mas de la Barthelasse.

Alexie Valois