« Que de la paperasse pour recevoir, peut-être, de l’argent dans deux ans », résume Filippo Boffelli, éleveur avec son frère en Lombardie. Il ne veut pas des aides de l’État. « Ce que nous attendons pour soulager immédiatement notre trésorerie, ce sont les 70 % des primes Pac de 2019 que le ministère de l’Agriculture a promis de verser avant fin juin. Notre coopérative a baissé le prix du lait de 0,38 € le litre en février à 0,36 €/l en mars, et on ne sait pas à combien il sera fixé pour le mois d’avril. L’urgence dans les élevages comme le nôtre a été de baisser notre production. Nous avons réussi à réduire la traite de 6 %, en diminuant la part protéique de la ration. De toute façon, la tonne de soja est passée de 370 euros à 400 euros en un mois. Nous l’avons remplacé dans la ration de nos vaches par de la luzerne et du foin », explique-t-il.

Après plus d’un mois de confinement, la consommation de lait en Italie s’est stabilisée à - 20 % par rapport à l’an dernier. « Il faut donc, d’une part, réduire notre production tout en relançant la consommation par des campagnes de communication qui sont en cours et, d’autre part, que les laiteries privilégient le lait italien pour le transformer en des produits de longue conservation », résume l’éleveur. L’État achète pour son fonds social, au titre du retrait, 14,5 millions de fromages AOC de vache et de brebis et 6 millions de litres de lait UHT. Les exportations de fromages AOP baissant à l’export, le ministère a promis des fonds supplémentaires pour la promotion de l’agroalimentaire Made in Italy à l’étranger. Nadia Savin