La météo a joué les trouble-fêtes sur le marché du maigre. En début d’été, elle a occasionné un ralentissement de la demande de jeunes bovins (JB), et un repli des abattages en France et en Italie. « Ce ralentissement des sorties et la perturbation du transport des animaux par la canicule fin juin semblent s’être répercutés sur la demande de broutards », analyse l’Institut de l’élevage (Idele).
En conséquence, les prix marquent le pas début juillet. La cotation du mâle charolais U de 450 kg s’établissait à 2,66 €/kg vif en semaine 27, soit un recul de deux centimes par rapport à 2018. « De même, à 3,15 €/kg, le cours du limousin E de 300 kg a perdu trois centimes entre les semaines 26 et 27, mais reste supérieur de trois centimes à l’an passé. »
Recul des naissances
Les femelles s’en sortent mieux, « grâce à la demande italienne dynamique ». À 2,66 €/kg en semaine 27, le cours de la charolaise U de 270 kg était en sensible progression de 2 centimes sur un an. Le cours de la limousine E affichait 2,79 €/kg la même semaine, « soit un niveau intermédiaire entre 2017 et 2018 ».
Dans un contexte de repli des effectifs de vaches allaitantes, les naissances s’érodent. « Sur les onze mois connus de la compagne 2018-2019, elles s’établissent à 3 457 000 têtes, en repli de 67 000 têtes par rapport à la précédente. » Les stocks sont contrastés selon les catégories d’âge. Début juin, les effectifs de mâles de 6 à 12 mois étaient estimés à 524 700 têtes (1), 5,5 % supérieurs au « bas niveau » de 2018, mais inférieur de 5,5 % à 2017. En revanche, le nombre de mâles de 0 à 6 mois pâtit de la décapitalisation du cheptel de vaches allaitantes. À 997 900 têtes, il fléchit de 5 % par rapport à 2018, et de 6 % par rapport à 2017.
Sur le volet commercial, les exportations cumulées de janvier progressent de 3 % sur un an, mais reculent de 1,5 % par rapport à 2017. Si les envois vers l’Italie ont été stables, l’Espagne, second débouché pour les broutards français, « a réduit ses achats, du fait d’un marché du JB moins porteur », indique l’Idele.
Vincent Guyot